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Finances publiques

La Cour des comptes dénonce le dérapage du coût des Opex

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- - Eric Piermont - AFP

Les Sages de la rue Cambon ont pointé dans un rapport publié ce jeudi 28 mai le coût des opérations à l'étranger par l'armée française, qui s'est avéré près de trois fois supérieur au budget prévu pour 2014.

Centrafrique, Mali, Afghanistan: le coût des opérations menées à l'étranger par l'armée française (Opex), qui se sont multipliées deuis 2013, a dépassé de 665 millions d'euros les prévisions en 2014, selon un rapport de la Cour des Comptes.

Alors que les députés avaient alloué 450 millions aux éventuels surcoûts liés aux Opex (primes, dépenses de carburant ou d'alimentation...), la facture a atteint 1.115 millions d'euros, "soit un dépassement de 665 millions d'euros", le plus élevé depuis dix ans, selon la Cour.

Evaluer le surcoût lié à des opérations souvent imprévisibles par nature est "assurément difficile", reconnaît-elle dans son rapport publié cette semaine.

Des dérapages réguliers

Le budget des Opex dérape régulièrement et il avait ainsi enregistré un dépassement de 620 millions d'euros en 2013. Certaines opérations lancées en cours d'année 2014 (lutte contre le virus Ebola en Guinée, opération Ambre en Ukraine et Chammal en Irak) n'étaient ainsi pas prévisibles, mais elles représentent un surcoût "relativement faible" (35 millions d'euros), relève la Cour.

Le surcoût de 1.115 millions d'euros est principalement dû aux opérations Barkhane (Tchad et Mali), pour 472 millions d'euros, et Sangaris (République centrafricaine), à hauteur de 240 millions d'euros.

S'y ajoutent les opérations en Afghanistan (151 millions d'euros), en Côte d'Ivoire (64 millions d'euros), au Kosovo (21 millions d'euros) ou la mission de lutte contre les pirates somaliens dans l'océan indien (16 millions d'euros).

Plus généralement, la Cour des comptes estime que le surcoût des Opex est "systématiquement sous-évalué" et que sa prévision peut être améliorée. Faute de quoi elle prédit un nouveau dépassement "important" en 2015, "d'environ un demi-milliard d'euros".

J.M. avec AFP