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La croissance de l'activité dans les services au plus bas depuis avril

La consommation des ménages, qui avait reculé de 0,1% au deuxième trimestre, a rebondi de 0,5% entre juillet et septembre.

La consommation des ménages, qui avait reculé de 0,1% au deuxième trimestre, a rebondi de 0,5% entre juillet et septembre. - Marcel Mochet- AFP

Pour le cabinet IHS Markit, le malaise observé dans l'industrie européenne se propage désormais aux services. La France fait encore pour l'heure mieux que la moyenne de la zone euro, mais la situation se complique.

Tout comme le secteur manufacturier, l’activité du secteur privé des services a bu la tasse en septembre, victime des incertitudes mondiales et du ralentissement de la croissance.

L'indice établi par IHS Markit s'est replié de 53,4 en août à 51,1 en septembre, "signalant une croissance peu soutenue", la plus faible observée depuis avril, selon l'institut d'études. La France se situe dans la moyenne de la zone euro (51,6). Rappelons qu’un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité, un indice inférieur à cette limite une contraction.

Cinq des six sous-secteurs étudiés étaient en expansion le mois dernier, seul celui des "hôtels et restaurants" enregistrant une contraction.

"Les dernières données relatives au secteur des services sont particulièrement inquiétantes, puisqu'elles suggèrent un début de généralisation du malaise observé dans le secteur manufacturier à l'ensemble de l'économie française", a commenté Eliot Kerr, économiste à IHS Markit.

L'indice composite d'activité globale (qui englobe activité manufacturière et services) ressort en septembre à 50,8 contre 52,9 en août soit une chute plus importante que l'indice provisoire de 51,3 publié le 23 septembre.

"La croissance de l’activité globale du secteur privé français a marqué le pas en fin de troisième trimestre, sous l’effet d’un ralentissement de l’expansion dans le secteur des services conjugué à un retour à la contraction dans l’industrie manufacturière", poursuit Eliot Kerr.

La performance de la France reste supérieure à celle des autres pays européens

"Cette tendance, si elle venait à se confirmer, risque de compromettre la croissance à court terme du pays", poursuit le spécialiste qui relève cependant que "les performances économiques françaises continuent de dépasser celles d'autres grands pays européens". "Les dernières données PMI composites françaises affichent un niveau conforme à une hausse du PIB d'environ 0,2% au troisième trimestre 2019".

En effet, l’indice composite pour l'ensemble de la zone euro se fixe à 50,1 avec une Allemagne à 48,5, un plus bas de 83 mois.

La BCE incitée à redoubler d'efforts ?

"L’économie de la zone euro a stagné en septembre, enregistrant ses plus faibles performances depuis la mi-2013, soit depuis le début de la période d’expansion en cours. Préfigurant une hausse du PIB de 0,1 % seulement au troisième trimestre 2019, les dernières données PMI mettent en outre en évidence des signes d’approfondissement du malaise économique, qui rendent le risque de récession bien réel à l’amorce du quatrième trimestre", commente Chris Williamson, chef économiste à IHS Markit,.

"Le malaise touchant le secteur manufacturier semble en outre, de manière croissante, se propager au secteur des services. En effet, si l’industrie manufacturière traverse actuellement sa phase de récession la plus profonde depuis 2012, le secteur des services a vu en septembre sa croissance ralentir brusquement pour afficher l’un de ses plus faibles niveaux depuis six ans".

Et de poursuivre : "Bien que la dégradation de la conjoncture résulte en premier lieu de la contraction de l’économie allemande, la croissance a affiché un niveau proche de la stagnation en France et en Italie tandis qu’en Espagne, l’activité a enregistré l’une de ses plus faibles hausses depuis environ six ans. Le risque croissant de récession, conjugué à une nouvelle atténuation des tensions inflationnistes, devrait inciter la Banque centrale européenne à redoubler d’efforts pour stimuler l’économie de la région dans les prochains mois."

Olivier Chicheportiche