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Finances publiques

La fédération de l’hospitalisation privée dénonce "une maltraitance contre les hôpitaux"

A l'heure où le personnel hospitalier manifeste dans l'espoir d'obtenir "un plan d'urgence pour l'hôpital public", le président de la fédération de l’hospitalisation privée (FHP), invité sur BFM Business, se joint à leurs revendications pour mettre en place une action collective.

L'hôpital public est à bout de souffle. Parce qu'il doit composer depuis plusieurs années avec une pression budgétaire accrue, le personnel hospitalier manifeste ce jeudi dans l'espoir d'obtenir davantage de moyens.

Une mobilisation qualifiée d'historique dans la mesure où tous les syndicats de la fonction publique hospitalière s'y sont ralliés. A commencer par la CGT, FO et la CFDT qui ont d'habitude du mal à accorder leurs violons sur d'autres sujets. Un mouvement qui a également le soutien de Lamine Gharbi, président de la fédération de l’hospitalisation privée (FHP). Notamment car, selon lui, les cliniques privées qu'il représente se trouvent aujourd'hui dans une situation semblable.

"Cette souffrance et ce malaise, ils ne datent pas d'aujourd'hui. (…) Il faut quand même expliquer les choses. Le précédent quinquennat a engendré une maltraitance institutionnelle contre les hôpitaux publics, privés et la médecine libérale. Je prends un exemple: 10% de baisse de nos tarifs et budgets sur les cinq dernières années. Donc il ne faut pas s'étonner aujourd'hui qu'il y ait des tensions. (…) Le public a eu les mêmes baisses de budget que nous. Donc aujourd'hui, nous sommes en grande difficulté collective. Et c'est vrai que ce qu'il se passe dans la rue n'est que le reflet de ces époques et de cette politique de santé qui est liée. J'appelle cela de la maltraitance", a-t-il accusé ce jeudi dans l'émission "12H, L'heure H" sur BFM Business. 

Marisol Touraine pointée du doigt

Selon le président de la FHP, la situation dans laquelle se trouvent les hôpitaux publics et privés serait le reflet de la politique menée par l'ex-ministre des Affaires sociales et de la Santé pendant la présidence de François Hollande, à savoir Marisol Touraine.

"J'estime que ce qu'il se passe aujourd'hui - et notamment vis-à-vis de Marisol Touraine – est la résultante. Mais par contre, Agnès Buzyn, les critiques à son encontre sont injustes. Pourquoi elles sont injustes? Parce qu'elle a fait des choses. L'année dernière, elle a augmenté nos tarifs et c'était la première fois depuis dix ans que l'on avait une revalorisation de nos tarifs. Elle a engendré un plan d'urgence, de sauvetage des urgences. C'est également la première fois. Et surtout, elle a engagé ce que l'on appelle la 'pluri-annualité'. Il faut savoir que nos budgets avant étaient annuels. Aujourd'hui, on aura une lisibilité sur trois ans. Et ça permettra d'avoir une politique sociale d'investissements. On va dans le bon sens. (…) C'est un énorme vaisseau l'hospitalisation publique et privée. On ne peut pas le redresser en cinq mois, six mois ou un an", avertit Lamine Gharbi.

"Se mettre au travail collectivement"

De fait, cette manifestation sans précédent intervient alors qu'Agnès Buzyn, ministre de la Santé, travaille actuellement à un ultime "plan de soutien", qu'elle devrait présenter dans le courant du mois de novembre. Pour tenter de redonner du souffle mais surtout des moyens tant aux instances hospitalières privées que publiques, le président de la FHP préconise, de son côté, de jouer la carte du collectif.

"Il faut - je dirais - se mettre au travail collectivement et essayer de trouver des pistes d'efficience. (…) Et ça permettra de dégager des marges. (…) Il faut soutenir ce qu'il se passe aujourd'hui parce que l'on va dans un sens qui est plutôt positif", conclut-il.

J.C-H