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Assaut à Saint-Denis: la femme kamikaze présumée avait dirigé une entreprise de maçonnerie

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- - Kenzo Tribouillard - AFP

Celle qui se présente comme la cousine du cerveau présumé des attentats du 13 novembre serait originaire d'Ile-de-France où elle aurait géré durant un court laps de temps une société de construction à Epinay-sur-Seine. Mais peut-être n'a-t-elle été qu'un prête-nom.

Jamais une femme kamikaze n'avait agi sur le territoire français, et si le procureur de Paris le confirme, ce serait un fait inédit en France. Ce mercredi matin, aux alentours de 6 heures, Hasna Aitboulahcen, qui serait la cousine du très recherché Abdelhamid Abaaoud, aurait fait sauter une ceinture d'explosifs au cours de l'assaut donné à Saint-Denis. C'est le journal La Libre Belgique qui a dévoilé le nom de la femme kamikaze ainsi que sa date de naissance, en 1989, et qui le tiendrait des renseignements marocains. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui auraient informé, selon le journal belge, les services de police français et seraient donc à l'origine de l'assaut de cette nuit. Des informations non confirmées par la police.

Hasna Aitboulahcen aurait par le passé exprimé son désir de faire le jihad, selon TF1. En attendant elle aurait exercé une activité professionnelle dans le bâtiment. Si la police n'a pas encore donné d'informations plus précises, son nom et sa date de naissance ont permis de découvrir que la jeune femme de 26 ans avait travaillé dans la construction.

Elle a été gérante d'une société baptisée Beko Construction, immatriculée à Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, et spécialisée dans le bâtiment et la maçonnerie. Néanmoins c'est à Creutzwald, en Moselle, près de la frontière allemande, que la société exerçait réellement son activité, selon cette annonce légale. C'est là en effet qu'habitait Hasna Aitboulahcen, impasse du Dauphiné à Creutzwald.

C'est fin 2013 que ça a basculé

Le société a été créée en 2011 à Clichy-sous-Bois par un certain Ebubekir K. Ce dernier l'aurait conservée jusqu'en mai 2013, date à laquelle la compagnie a été transférée à Epinay-sur-Seine et Hasna Aitboulahcen en est devenue la gérante. Mais pour sept mois seulement, jusqu'en décembre 2013. Rien n'indique qu'elle ait réellement exercé une activité d'entrepreneur. Elle n'a peut-être été qu'un prête-nom, comme c'est parfois le cas pour les gérants de sociétés. S'est-elle radicalisée à ce moment-là? En tout cas, c'est exactement au même moment, fin 2013 que son cousin, le Belge Abdelhamid Abaaoud, s'est brusquement radicalisé et est parti faire le jihad en Syrie, selon le père du cerveau présumé des attentats, interrogé en janvier dernier dans la presse belge

Quoi qu'il en soit, elle aurait donc abandonné la gérance de Beko Construction au profit d'un certain Ales V. à partir de décembre et ce jusqu'en février 2014, date de sa liquidation. Depuis, plus de trace d'elle sur les registres des sociétés. En revanche, Ales V., le gérant qui lui a succédé avant de liquider la société (et que nous avons cherché à joindre en vain) gérerait pas moins de 26 sociétés dont il a le mandat. Après vérification, il semble que la plupart d'entre elles (même celles qui ont des noms de commerce) n'aient même pas pignon sur rue.

Frédéric Bianchi