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Finances publiques

La France à nouveau championne du monde de la dépense sociale

La santé est un poste de plus en plus important pour les dépenses publiques, à cause du coût de la technologie et de la proportion grandissante de personnes agées.

La santé est un poste de plus en plus important pour les dépenses publiques, à cause du coût de la technologie et de la proportion grandissante de personnes agées. - Pinpin - CC - WikimediaCommons

La France consacre 32% de son PIB au financement des allocations et autres aides sociales, contre 22% de moyenne mondiale, selon une étude de l'OCDE parue lundi 24 novembre.

La France conserve la première place. Elle est la championne du monde toute catégorie de la dépense sociale. Selon de nouvelles données de l'OCDE publiées lundi, elle y consacre près de 32% de son PIB, contre 22% de moyenne mondiale. 

Le taux français est certes en très légère baisse, mais les dépenses allouées aux allocations chômage, maladie ou autres aides sociales ont connu des baisses plus importantes au Canada, en Allemagne, ou encore au Royaume-Uni.

Des prestations en espèces plutôt que des services

C'est la Grèce qui enregistre la baisse la plus rapide, de deux points. En cause: les cures d'austérité drastiques administrées au pays, qui prévoyaient notamment la baisse des salaires des fonctionnaires et des pensions de retraites.

Seuls trois autres pays que la France consacrent plus de 30% de leur richesse nationale annuelle au financement de leur politique sociale: la Finlande, la Belgique et le Danemark. L'Italie, l'Autriche, la Suède, l'Allemagne et l'Espagne y consacrent pour leur part plus de 25% de leur PIB.

A l'autre bout du spectre se trouvent la Turquie, la Corée, le Chili et le Mexique, dont moins de 15% du PIB est consacré aux prestations sociales. Soit à peu près le ration des pays européens dans les années 1960.

Dans le détail, la plus grande part de ces prestations est versée en espèces (12,3% du PIB) plutôt que d'être utilisée pour financer des services, qu'ils soient sociaux ou de santé (8,6% du PIB). En revanche, les pays scandinaves, le Canada, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni peuvent revendiquer un meilleur équilibre entre aide sociale en espèce et aide sociale en nature, pointe l'OCDE.

Les retraites et la santé pèsent de plus en plus lourd

Ainsi les dépenses liées aux personnes âgées, aux maisons de retraite, aux personnes handicapées ou encore aux crèches sont importantes en Suède (7,5% du PIB) et au Danemark (7%), contre 3% en France ou 1% en Italie et en Pologne. Les pays scandinaves "sont très développés" et comptabilisent de nombreuses institutions pour accueillir les personnes âgées ou les enfants en bas âge, explique l'Organisation.

La santé (coût des hôpitaux, médecins, médicaments) est un poste de plus en plus important pour les dépenses publiques, passé de 4% du PIB en 1980 à 6% en 2012. Cette augmentation s'explique entre autres par le coût de la technologie et une proportion de personnes âgées plus importante.

Les retraites pèsent aussi plus lourd pour les comptes publics. Depuis 1980, les dépenses pour les pensions par rapport au PIB ont augmenté de 2 points en moyenne dans les pays de l'OCDE. En France, elles représentent près d'un tiers des dépenses sociales.

Autre élément mis en lumière par l'OCDE: l'utilisation de prestations sous conditions de ressources est beaucoup plus répandue dans les pays anglophones et non européens que dans les pays d'Europe continentale. En Australie, plus de 40% des aides sociales vont par exemple aux 20% de la population la moins riche. Ce pourcentage tombe à environ 17% en France où les bénéficiaires d'aides sont beaucoup moins ciblés.

N.G. avec AFP