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La guerre est déclarée entre Virginie Calmels et Barnes

Virginie Calmels.

Virginie Calmels. - AFP

Virginie Calmels a dû quitter la direction du géant de l'immobilier de prestige trois mois seulement après son arrivée. Elle affirme avoir démissionné après la découverte de "certaines pratiques" condamnables. Le groupe assure lui avoir cherché à l'évincer sur fond de "dissensions majeures". Mais que s'est-il réellement passé ?

Le Luxembourg au coeur du litige

A l'origine du conflit entre Barnes et Virginie Calmels : la société luxembourgeoise du groupe. Là dessus les deux parties sont d'accords. C'est après que les versions divergent nettement.

Une certitude : l'administration fiscale a mené des perquisitions le 13 juin dernier notamment au siège parisien du groupe. Et c'est cela qui, selon le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, aurait précipité le divorce.

C'est en tout cas ce qu'il explique dans une lettre envoyée à l'ensemble des directeurs du groupe et que nous nous sommes procurée. C'est à la suite de cette "visite domiciliaire" qu'il met en cause le comportement de Virginie Calmels qu'il qualifie "d'inapproprié". Elle aurait réclamé "une modification de son contrat" la liant à Barnes. Modification qui prévoyait une "indemnisation de près d'un million d'euros en cas de rupture de ce dernier". 

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Dans la foulée, explique Thibault de Saint Vincent, Virginie Calmels, accusée de "protéger exclusivement son image et ses intérêts personnels", s'est vue remettre vendredi dernier un "courrier pour la convoquer à une assemblée générale pour envisager la fin de son mandat". 

Un audit interne et "certaines pratiques" risquées

Mais Virginie Calmels que nous avons contactée défend une toute autre version des faits. Elle reconnaît avoir demandé une modification de son contrat mais uniquement pour se protéger et surtout bien avant les perquisitions. Précisément à l'issue d'un audit interne qui aurait selon elle révélé des "éléments très graves" susceptibles même de conduire l'entreprise au pénal. Les 35 pages de conclusions de son audit ont été remises le 5 juin à Thibault de Saint Vincent, explique Virginie Calmels. "Trente-cinq pages qui détaillent les forces et faiblesses de l'entreprise et il ne doit y avoir qu'une page et demi de forces" précise-t-elle lâchant notamment les mots "abus de bien social", "fausse facture" et "fraude fiscale".

Elle raconte qu'elle aurait dû devenir administratrice de la filiale luxembourgeoise le 1er juin mais que compte tenu de ses découvertes, elle a préféré conditionner sa nomination à la modification de son contrat et à l'application de son plan de transformation. Chose qu'elle n'a pas obtenue et qui l'a, selon elle, conduite à démissionner. Les perquisitions n'auraient donc fait qu'accélérer sa décision. 

Un divorce bientôt devant la justice

Deux versions très différentes qui vont sans doute de nouveau s'affronter devant les tribunaux. Virginie Calmels assure en tout cas qu'elle va saisir la justice ne serait-ce que pour défendre son image et sa réputation. Barnes n'exclue pas non plus une action de son côté. 

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Marie Coeurderoy