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La loi Pacte fraîchement accueillie par les syndicats

"Si plusieurs points constituent de réelles avancées, force est de constater qu'en l'état, le compte n'y est pas encore", a écrit la CFDT dans un communiqué.

"Si plusieurs points constituent de réelles avancées, force est de constater qu'en l'état, le compte n'y est pas encore", a écrit la CFDT dans un communiqué. - Bertrand Guay - AFP

La CFDT estime que le "compte n'y est pas" et Force ouvrière dénonce une loi orientée vers "le tout-entreprise".

Le projet de loi Pacte a été accueilli fraichement par les syndicats lundi, la CFDT estimant que "le compte n'y est pas encore" pour une meilleure représentation des salariés dans l'entreprise, FO dénonçant une réforme "écrite par et pour le patronat".

"Si plusieurs points constituent de réelles avancées, force est de constater qu'en l'état, le compte n'y est pas encore", a écrit la CFDT dans un communiqué.

Le premier syndicat du secteur privé cite plusieurs "sujets d'inquiétude", à commencer par "les mesures 'd'harmonisation' et de gel des seuils", qui "confortent les employeurs les moins enclins à jouer le jeu du dialogue social, au détriment des salariés". Il dénonce notamment le "relèvement de 200 à 250 du seuil donnant droit à un local syndical", un "comble" pour une "loi censée favoriser la participation des salariés à la vie de leur entreprise".

"L'orientation du 'tout-entreprise'"

La CFDT "s'inquiète", par ailleurs, "des privatisations annoncées d'Aéroports de Paris, d'Engie et de la Française des jeux".

Du côté des bons points, la centrale salue notamment "les mesures favorisant une meilleure représentation des administrateurs salariés", une mesure qu'elle réclamait.

FO, de son côté, qualifie la réforme de "'7e ordonnance' écrite par et pour le patronat", après les ordonnances de 2017 réformant le code du travail.

"Les dispositions les plus inquiétantes" sont, pour Force ouvrière, "l'augmentation des seuils sociaux conduisant à exonérer de plus en plus d'entreprises des obligations qui leur sont liées", "la multiplication des exonérations de forfait social accentuant encore davantage la perte de recettes pour les comptes sociaux", "ou encore le désengagement de l'État du capital de certaines entreprises, ouvrant la voie à de nouvelles privatisations".

Selon le syndicat, ces mesures "ne font que conforter l'orientation du 'tout-entreprise'". "Si pacte il y a, c'est assurément avec le patronat qu'il a été conclu", conclut FO.

J.-C.C. avec AFP