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La réforme des retraites de Macron ne devrait pas être la dernière, avertit un responsable de la CDC

Le directeur des retraites et de la solidarité de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est revenu à l'antenne de BFM Business sur les attentes et les inquiétudes qui entourent la réforme des retraites.

"Dubitatif. Parfois tendu. En attente de réponses". Lorsque l'on l'interroge pour donner son point de vue tant sur l'état social du pays que sur la réforme des retraites en cours, Michel Yahiel, le directeur des retraites et de la solidarité de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), estime que la situation se révèle complexe, certes, mais qu'elle n'a, en réalité, rien de bien inédit, encore moins d'étonnante.

"Tout cela est assez classique et normal. En tous cas en France", assure-t-il. "Je n'ai pas connu de réformes des retraites – sauf peut-être celle de 2014 dont le périmètre était un peu différent – qui ne se soit traduit par ce genre d'épisode qui appelle probablement à la négociation et au dialogue social".

Une affaire de temps long

Invité vendredi à l'antenne de BFM Business, il estime que la réforme des retraites, telle qu'elle est actuellement présentée, permettra "probablement" de mieux équilibrer le système. Mais il tient à le souligner: "La retraite c'est une affaire de temps long. Donc de toutes manières, on peut difficilement se dire qu'assurément c'est la 'der des ders'. La démographie est une science relativement exacte, mais qui peut connaitre des bouleversements. Donc simplement, ce que l'on peut dire, c'est que l'on accumule d'une certaine manière de la sécurité pour la suite".

Mais au-delà du système en lui-même, ce qui agite aujourd'hui d'autant plus le débat, c'est également le poids que va représenter le futur système des retraites dans le PIB français. Un enjeu de taille fixé précisément à un taux de 14,2% que le directeur des retraites et de la solidarité de la Caisse des Dépôts ne tient pas à commenter ni à mesurer.

Toutefois, il "faut simplement en être conscient", insiste-t-il. "Mais personne n'est capable de dire si le bon chiffre ça serait plutôt 10 ou plutôt 20. En fait, la réalité, c'est que c'est un constat et qu'il faut vivre autour de ce constat et avec ce constat".

Des comparaisons difficiles à effectuer

Certes, comparé aux autres pays, ce pourcentage peut sembler élevé, concède Michel Yahiel. Le fait est que, selon lui, il n'y a, en fin de compte, pas lieu d'effectuer cette comparaison. Et ce, dans la mesure où les systèmes de retraites de chaque pays "ne sont pas fondés sur les mêmes règles", rappelle-t-il.

Et de conclure: "14% c'est le fruit de l'histoire, ce sont des choix successifs plus ou moins implicites qui ont été faits. Je crois que le choix qui est fait aujourd'hui, c'est de ne pas aller au-delà. Ce qui en soi, est une orientation stratégique".

JCH