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Finances publiques

La santé de "l’entreprise France" s’améliore

Les énergies renouvelables font du bien aux finances des entreprises du secteur de l'énergie.

Les énergies renouvelables font du bien aux finances des entreprises du secteur de l'énergie. - Shaun Curry - AFP

Le baromètre Pouey-BFM Business, un bilan de santé unique de "l'entreprise France", atteste en cette rentrée d'une vraie reprise de presque tous les secteurs économiques dans l'Hexagone.

Après deux trimestres de croissance décevante, perturbés par des événements exceptionnels (attentats, brexit, catastrophes climatiques, grèves et pénuries d’essence, etc.), au moment où la puissante impulsion donnée à l’activité par la baisse des taux d’intérêt, de l’euro et du pétrole s’essouffle, où en est vraiment l’économie française?

À cette question cruciale, le baromètre Pouey-BFM Business apporte des réponses précieuses et rassurantes. Ce baromètre élaboré par le groupe Pouey international spécialisé dans la gestion du risque client, l’information commerciale et le recouvrement des créances est un bilan de santé unique de "l’entreprise France". Jamais cet exercice n’a été réalisé de façon aussi exhaustive (quasiment toutes les entreprises françaises sont prises en compte) et aussi actualisée, puisque les résultats publiés début novembre intègrent certaines données relatives au mois d’octobre. 

L'entreprise France a la moyenne

Douze secteurs sont systématiquement passés au crible, selon quatre critères. Les deux premiers constituent un état des lieux de chaque secteur sur la période écoulée, à travers les statistiques de créations et de défaillances d’entreprises. Les deux autres ont pour ambition d’évaluer la santé future de chaque secteur à partir des dynamiques et des contraintes qui lui sont propres, mais aussi à partir des tendances macroéconomiques globales et des répercussions qu’elles peuvent avoir sur lui. Au final, chaque secteur obtient une note sur 20 qui synthétise sa performance.

Alors comment va "l’entreprise France" en cet automne 2016? Nettement mieux qu’au printemps, puisqu’elle obtient globalement une note de 10,9 sur 20, contre 9,9 en avril. C’est la plus forte amélioration d’un semestre sur l’autre depuis deux ans que cette enquête est réalisée. Neuf secteurs sur 12 atteignent ou dépassent la moyenne. Ils n’étaient que cinq au printemps.

Les services aux entreprises portés par le digital

Deux secteurs continuent de faire la course en tête avec des notes entre 14 et 16. En premier lieu l’énergie, portée par la dynamique des énergies renouvelables, et la remontée des prix du pétrole. Les services aux entreprises vont mieux également, portés par le mouvement d’externalisation croissante de ce type d’activités dans les sociétés, et les modernisations imposées par la révolution digitale.

Quatre secteurs s’installent nettement au-dessus de la moyenne: le transport, les services aux particuliers (qui continuent de profiter des changements fiscaux plus favorables à la création d’emplois à domicile), l’industrie et l’activité immobilière.

La finance va mieux malgré le contexte

Deux secteurs passent au-dessus de la moyenne: la finance, malgré la configuration défavorable des taux d’intérêt, et le commerce de détail. Le commerce de gros et l’agriculture résistent. Un secteur souffre en revanche particulièrement: l’hébergement-restauration, qui cumule les difficultés structurelles (concurrence des plateformes type Airbnb) et conjoncturelles (impact des attentats sur le tourisme).

Que faut-il retenir de ce bulletin de santé? D’abord que la reprise se diffuse. Il y a six mois, elle s’amorçait, tirée par les secteurs les plus en pointe et les plus cycliques, comme le transport, et toutes les activités liées au logement. Aujourd’hui, elle se propage à la plupart des autres secteurs, presque tous dans une meilleure situation financière. Désormais, c’est davantage le manque de confiance que le manque de moyens qui freine la croissance française.

Emmanuel Lechypre, édité par N.G.