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Finances publiques

La Sécu pourrait réduire son déficit sans déremboursements

Un rapport de l'Igas démontre qu’il est possible d’économiser sur les dépenses maladie sans forcément dé-rembourser les malades.

Un rapport de l'Igas démontre qu’il est possible d’économiser sur les dépenses maladie sans forcément dé-rembourser les malades. - DAMIEN MEYER - AFP

Un rapport de l’Inspection des finances et de celle des Affaires sociales rendu public démontre que la Sécurité sociale pourrait faire des économies simplement en rationalisant sa gestion.

Ce rapport de l’Inspection des finances et de l’inspection des affaires sociales a été remis au gouvernement l’an dernier mais il vient tout juste d’être rendu public, ce 26 décembre, par Les Echos.

On peut dire qu’il tombe à pic puisque de 2015 à 2017, le gouvernement veut réaliser 10 milliards d’euros d’économie sur les dépenses d’assurance-maladie, qui représentent un peu plus de 170 milliards par an.

En substance, le rapport démontre qu’il est possible d’économiser sur ces dépenses maladie sans forcément dérembourser les soins et médicaments des malades. Il suffirait de faire des économies sur la gestion des organismes de sécurité sociale.

Près de 800 organismes différents

Au passage, le rapport rappelle qu’il existe actuellement 86 organismes d’assurance-maladie obligatoire et 682 organismes de remboursement complémentaires, essentiellement des mutuelles.

Or, pour l’Inspection des finances et celle des Affaires sociales, les gains de productivité liés à l’informatisation des procédures n’ont, jusqu’à présent, pas eu beaucoup de conséquence en termes de réduction d’effectifs et de coût de gestion des caisses d’assurance-maladie. Selon les caisses, ces coûts de gestion vont d’ailleurs de 1 à 5.

Le rapport donne donc des pistes d’économies. Par exemple, en regroupant la sécurité sociale des salariés et celle des fonctionnaires, ce qui génererait selon le rapport des économies de 440 millions d’euros par an.

1,7 milliard d'économies par an

Mais ce dossier est éminemment politique. Face aux craintes de la Mutualité fonction publique, le ministère de la Santé démine d'ailleurs déjà le terrain. Les services de Marisol Touraine ont fait savoir aux Echos de ce vendredi qu'il n'y avait "aucune décision en ce sens".

Autre piste: la création d'une caisse d'assurance maladie pour les étudiants, qui remplaceraient les mutuelles dont les coûts de gestion ont progressé de plus de 10% entre 2005 et 2011, pointe le rapport. Ou encore la suppression quasi-totale des feuilles de soin papier ferait économiser, elle, jusqu’à 296 millions.

Au total, le rapport estime à 1,7 milliard d’euros par an les économies de gestion réalisables. En comparaison, rappelons que l’assurance-maladie sera encore en déficit de plus de 7 milliards cette année et presque autant l’an prochain. Avec ce rapport, le gouvernement a donc une boite à outil pour dénicher des économies possibles. A lui d'agir ! 

P.C