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Finances publiques

La surtaxe des aliments néfastes pour la santé déjà écartée

Un seul donut, ces beignets sucrés américains, contient plus de 450 calories en moyenne.

Un seul donut, ces beignets sucrés américains, contient plus de 450 calories en moyenne. - Flickr cc - Intheclouds

La direction générale du Trésor proposait d'augmenter le taux de TVA des aliments et boissons les plus caloriques de 5,5 à 20%. Une piste aussitôt balayée par le secrétaire d'État au Budget et le ministre de l'Économie.

La prise en charge de l’obésité coûte cher à la société, taxons la malbouffe! C’était la logique défendue par la direction générale du Trésor dans une note publiée le 1er septembre où elle proposait de taxer les produits alimentaires en fonction des calories qu’ils contiennent ou de leur qualité nutritionnelle. Leur taux de TVA aurait été augmenté à 20% au lieu des 5,5% actuels.

Une idée écartée par le gouvernement. "Non, il n'est pas question de regrouper toutes les taxes en une seule taxe qui tiendrait compte des calories", a déclaré Christian Eckert à l'antenne de RTL ce vendredi matin. À ce jour, seuls l'alcool, la confiserie, le caviar et les graisses végétales ne bénéficient pas du taux réduit de TVA à 5,5%.

Michel Sapin écarte aussi l'idée

"J'ai pas trop envie" de retenir ces propositions, a également déclaré le ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin, sur Radio Classique/Paris Première. Alors que le gouvernement essaye "de baisser les impôts, de supprimer les taxes", il ne souhaite pas "en voir créées par ailleurs". "La direction du Trésor est là pour faire des propositions, alimenter la réflexion et il se trouve que les politiques sont là pour décider", a-t-il ajouté.

Pour rappel, la taxe sur les boissons sucrées a été instaurée en 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Et les taxes sur les huiles devraient rapporter 125 millions d'euros en 2016, celles sur les farines 64 millions, et celles sur les produits de la mer, 4 millions.

20 milliards d'euros par an

La direction du Trésor proposait par ailleurs de renforcer l’étiquetage nutritionnel, de limiter voire d’interdire les publicités destinées aux enfants vantant des produits dangereux pour leur santé et de réaliser des campagnes de prévention plus ciblées.

Le coût social de la surcharge pondérale avoisinait 20 milliards d'euros (1% du Produit intérieur brut) en 2012, soit un montant comparable à celui de l'alcool et du tabac.

A.R. avec AFP