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La Ville de Paris tente de décourager la location touristique

Dans le centre de Paris, les meublés touristiques représenteraient 20% de l'offre locative globale.

Dans le centre de Paris, les meublés touristiques représenteraient 20% de l'offre locative globale. - Benh LIEU SONG - Wikimedia - CC

Les Parisiens ne pourront plus transformer d'appartement en meublé touristique, sauf à condition de mettre la même surface en location pour les Parisiens, a décidé la Ville de Paris ce 19 novembre.

La municipalité prend à bras le corps le problème de la rareté et de la cherté des logements parisiens. La Ville s'apprête ainsi à encadrer plus strictement la création de meublés touristiques dans ses artères, a-t-elle annoncé ce mercredi 19 novembre.

Sur tout le territoire parisien, chaque propriétaire qui voudra transformer son bien en meublé touristique ne pourra le faire qu'à condition de "compenser par la création dans le même arrondissement d'un logement de surface au moins équivalente" via la transformation d'un local non dévolu à l'habitation, commerce ou bureau par exemple, explique la Ville dans un communiqué.

30.000 locations meublées en plus, 20.000 logements en moins

Une telle compensation était déjà prévue, mais pas forcément dans le même arrondissement. Si bien que la plupart du temps, les individus transformaient en meublés des logements du centre de Paris et proposaient une compensation dans un arrondissement périphérique.

Paris compte aujourd'hui 30.000 locations de meublés touristiques sur son territoire, selon la Ville, qui dénonce "un chiffre en forte progression au cours des dernières années". Dans le même temps, dans une ville où il est difficile de construire en raison de sa géographie, "le marché locatif traditionnel parisien a perdu environ 20.000 logements" en cinq ans.

"Dans certains arrondissements (notamment dans le centre et l'ouest de Paris), les locations meublées touristiques peuvent représenter jusqu'à 20% de l'offre locative globale", précise-t-elle sur son site internet.

Une hausse du coût des appartements

Le phénomène, s'il "favorise le développement de nouvelles pratiques touristiques", engendre "une diminution de l'offre locative privée traditionnelle et une hausse du coût des logements, tant à la location qu'à l'achat", déplore-t-elle.

Selon le cabinet de l'adjoint au Logement Ian Brossat (PCF), 15 agents de la Ville sont chargés de veiller au respect de la réglementation. En cas d'infraction, les agents peuvent transmettre le dossier au parquet. En 2014, 15 condamnations correspondant à 46 logements ont été prononcées, pour un total de 516.000 euros.

Les meublés touristiques sont dans le viseur de nombreuses villes où le marché immobilier est tendu à travers le monde. San Francisco a par exemple contraint les particuliers à louer au maximum trois mois dans l'année et à prouver qu'ils occupent le logement les neuf autres mois.

N.G. avec agences