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Economie et Social

L'aile gauche du PS présente son programme "de relance écologique et sociale"

L'une des auteurs du programme de ce plan de relance, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann

L'une des auteurs du programme de ce plan de relance, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann - -

La gauche du Parti Socialiste va présenter, lundi 22 avril, au Sénat, un programme de relance de 43 milliards d'euros sur deux ans, pour "créer et préserver environ 500.000 emplois". L'idée globale est de rompre avec la politique de rigueur budgétaire.

Le débat sur l'austérité risque de continuer à battre son plein. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon avaient plaidé pour une inflexion de la politique économique, vers moins de rigueur et davantage de croissance. Ce qui leur avait valu d'être indirectement recadrés par François Hollande: "aucun ministre ne peut remettre en cause la politique qui est conduite, qui n'est pas l'austérité", avait ainsi déclaré le président de la République, le 10 avril dernier.

"Je n'ai pas aimé qu'on conteste la politique du gouvernement", avait à son tour asséné Jean-Marc Ayrault, le 12 avril dernier sur RTL, assurant au passage avoir recadré ses ministres lors du dernier Conseil.

Dans ce contexte, l'aile gauche du PS va présenter, lundi 22 avril, au Sénat, un programme "de relance écologique et social" qui doit "sortir l'économie d'une spirale récessive". Une nouvelle fois, le texte appelle donc à changer de cap.

Le plan d'une trentaine de pages, dont l'AFP a eu copie, propose en effet de "s'affranchir d'une certaine orthodoxie libérale et budgétariste". Ce alors que Paris s'est engagé à ramener le déficit public à 2,9% en 2014, en présentant à Bruxelles son programme de stabilité et de réforme, mercredi 17 avril.

Un gain estimé à 3,3 points de PIB

"Comme dans les années 30 aux Etats-Unis, la politique économique est redevenue restrictive trop tôt'', poursuivent les auteurs de ce document, la sénatrice Marie-Noël Lienemann, le premier signataire de la motion de l'aile gauche au congrès de Toulouse, Emmanuel Maurel, le député Jérôme Guedj, et des économistes Daniel Vasseur et David Cayla, tous membres du courant "Maintenant la gauche".

Concrètement ce plan de relance prévoit de mobiliser 43 milliards d'euros sur deux ans afin de "préserver ou créer 500.000 emplois". Sur cette enveloppe "seulement 28 milliards d'euros" seraient "financés sur fonds publics, ce qui constituerait le pendant du pacte pour la compétitivité adopté fin 2012". Les auteurs de ce texte estiment également que ce plan permettrait d'augmenter le PIB de 3,3 points.

Des indemnisations chômages mieux valorisées

Le programme s'articule autour de trois piliers: "la relance de la consommation populaire: des mesures immédiates pour une reprise à court terme", "la relance par des investissements publics et des grands projets mobilisateurs soutenant la réindustrialisation pour un redressement à moyen terme" et "une réforme fiscale fondatrice garante d'une croissance à long terme".

La relance de la consommation passerait notamment par une amélioration "temporaire de l'indemnisation du chômage et du chômage partiel dans les entreprises" et une revalorisation des aides sous condition de ressources" pour les jeunes.

La "réindustrialisation du pays" serait pour sa part fondée sur "l'innovation et la qualité", avec "la construction d'infrastructures de transport (lignes à grande vitesse, canaux, fret ferroviaire, tramways), "la montée en puissance des filières industrielles nécessaires à la transition énergétique, ou encore de la voiture électrique" et le soutien du secteur BTP via "une prime à l'achat de logements neufs" pour les plus modestes.

Les auteurs précisent que "l'apport de l'Etat pourrait donner lieu à l'émission d'un emprunt national" permettant d'"agir à un moment décisif pour notre économie".

J.M. avec AFP