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Finances publiques

L'Assurance maladie à la recherche de 2 milliards d'économies l'an prochain

La Caisse nationale d'Assurance maladie doit faire des propositions d'économies au gouvernement.

La Caisse nationale d'Assurance maladie doit faire des propositions d'économies au gouvernement. - -

Le conseil de la Caisse nationale d'Assurance maladie débat, jeudi 19 juillet, d'un plan d'économies à mettre en place en janvier pour limiter à 2,7% la hausse des dépenses de santé en 2013.

Les responsables de l'Assurance maladie se réunissent, jeudi 19 juillet, pour débattre des mesures d'économies à mettre en oeuvre dès janvier prochain. Leurs conclusions seront transmises au gouvernement, qui les intégrera ou pas dans son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qu'il présentera à l'automne.

L'objectif est de limiter la hausse des dépenses de santé à 2,7% au maximum en 2013, chiffre retenu par le gouvernement Ayrault. François Fillon, lui, avait fixé la barre à 2,5%, comme en 2012.

Mais en lâchant un peu de lest sur les dépenses de santé, le gouvernement Ayrault rend la recherche d'économies encore plus impérative pour ne pas alourdir le déficit 2013.

Cette année, le fameux trou devrait, selon la Commission des comptes de la sécurité sociale, atteindre 15,5 milliards d'euros en intégrant 1,5 milliard de recettes nouvelles inscrites dans le collectif budgétaire en cours d'adoption. Sur ces 15,5 milliards de déficit, 6,8 milliards seront imputables aux dépenses de santé qui, globalement, atteindront 172 milliards d'euros.

Le gouvernement refuse les déremboursements

Les dépenses de santé progressant mécaniquement d'environ 4% par an,ce sont près de 2,5 milliards supplémentaires qu'il faudra trouver pour respecter les 2,7% de progression décidés par le gouvernement. Ce dernier n'ayant pas, pour le moment du moins, annoncé de nouveaux prélèvements, et ne voulant aucune mesure de déremboursement toucher les assurés, c'est donc sur le volet économies qu'il compte en priorité pour contenir le déficit.

La Caisse nationale d'Assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) va lui proposer, jeudi, 2,2 milliards d'économies. La principale mesure consiste à baisser le prix de certains médicaments. Dans le viseur: les génériques dont le prix de vente en France est supérieur à celui en vigueur à l'étranger. Le prix de dispositifs médicaux jugés trop coûteux (comme les simulateurs cardiaques), serait également revu à la baisse.

Lutte contre les fraudes et abus

La CNAMTS suggère aussi de donner davantage de lattitude aux pharmaciens pour négocier avec les laboratoires et les grossistes des ristrournes sur les génériques. Au total, l'économie pourrait atteindre 850 millions en 2013.

Autre proposition, pour 550 millions: une meilleure maîtrise des prescriptions et des arrêts de travail. Mais une négociation avec les médecins sera nécessaire pour atteindre cet objectif. 

Par ailleurs, les hôpitaux seraient invités à moins prescrire de médicaments et à davantage recourir à la chirurgie ambulatoire. Economie escomptée: 200 millions.

Enfin, le renforcement de la lutte contre les abus et les fraudes aux indemnités et aux prescriptions pourrait rapporter 100 millions. Mais la CNAMTS ne précise pas quels moyens nouveaux elle affectera à cette chasse.

Patrick Coquidé