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Laurent Berger: "il faut sortir de la confrontation stérile"

Laurent Berger, le leader de la CFDT était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFMTV ce 9 juillet.

Laurent Berger, le leader de la CFDT était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFMTV ce 9 juillet. - -

Au lendemain de la clôture d'une conférence sociale dont les débats ont été boudés par quatre syndicats, le secrétaire général de la CFDT, restée à la table, a rappelé sur RMC-BFMTV l'importance du "compromis social".

La troisième édition de la Conférence sociale aura été mouvementée. Quatre syndicats, dont la CGT et FO, ont claqué la porte. Pour le Premier ministre, Manuel Valls, qui clôturait cette conférence, la rencontre a été "un accélérateur du dialogue social", quand bien même il regretté l'absence des syndicats contestataires.

Ces derniers ont boudé les tables rondes du second jour et son discours, mais avaient participé lundi à la rencontre avec le président Hollande. Restés pour les débats, les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa), ont estimé avoir obtenu des avancées.

C'est ce qu'a martelé le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, sur RMC-BFMTV ce mercredi 9 juillet. Il faut sortir de "la confrontation stérile, de la logique de combat, de la recherche de bouc émissaires", a-t-il insisté.

Le rôle du patronat vis-à-vis des chômeurs

"Je suis adepte du compromis social, l'Allemagne est peut être un modèle à ce titre", a estimé Laurent Berger. "Il faut discuter avec le patronat, même si nous n'avons pas les mêmes intérêts, il ne sert à rien d'être dans des postures. Il faut sortir de la culture de la défiance, du dénigrement, du tout va mal".

Malgré ces "profondes divergences sur la conception du syndicalisme", Laurent Berger reste confiant: ceux qui ont quitté les débats "reviendront à la table des négociations. Toutes les organisations syndicales seront là en septembre", promet-il.

"La confrontation sociale ne passe pas forcément par les combats, pendant les tables rondes, il y a eu confrontation, mais on a recherché des solutions", a expliqué le leader de la CFDT. Et de citer la nouvelle garantie jeunes, qui va permettre à ceux au chômage de toucher une allocation et d'être accompagnés pour leur retour à l'emploi.

Parution des décrets sur la pénibilité en juillet

"Sur les chômeurs de longue durée, le patronat reconnaît pour la première fois que son rôle est aussi d'aider à insérer ces gens sortis du marché du travail", s'est-il félicité.

Certes, la mise en oeuvre de ces mesures va encore prendre du temps. Mais les entreprises peuvent par exemple commencer à embaucher des apprentis en sachant qu'elles y seront bientôt contraintes. "On peut et on doit aller très vite là-dessus", a-t-il réclamé tout en étant conscient que "le patronat va encore beaucoup traîner des pieds".

C'est déjà le cas sur les contreparties au pacte de responsabilité. "Cela n'avance pas assez", a regretté Laurent Berger. Lui qui avait dénoncé le report du compte-pénibilité a assuré néanmoins que "les décrets sur la pénibilité vont sortir avant fin juillet, c'est un engagement du ministre du Travail".

En attendant, le numéro un de la CFDT s'est adressé aux patrons qui "n'ont pas compris quel était l'intérêt du dialogue social". Ils doivent entendre que "le dialogue social est un facteur de compétitivité dans une entreprise".

N.G.