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Finances publiques

Le Brexit coûtera 0,2% de PIB et "le budget ne le prend pas en compte", avertit le Medef

Alors que le gouvernement doit présenter le budget 2020 ce jeudi soir, le patronat estime que les comptes ne sont pas bons.

La perspective d'un Brexit sans accord est quasi certaine et le Medef, comme beaucoup d'autres organisations, s'inquiète du manque de préparation des entreprises françaises, notamment les plus petites. Le syndicat patronal organise d'ailleurs ce jeudi une nouvelle journée portes ouvertes de sensibilisation.

Pour le Medef, le préjudice pourrait être considérable pour les entreprises et donc sur la croissance française. Invité de Good Morning Busniness, Patrick Martin, président délégué du mouvement estime que "il y a un chiffre qui circule et qu'on partage, c'est à dire un impact sur la croissance française de 0,2 point de PIB, ce qui est absolument considérable. Le pourcentage paraît dérisoire mais c'est des milliards d'euros qui partiraient en fumée et qui, soit dit en passant, ne sont pas intégrés dans les projections économiques du gouvernement pour 2020".

"Les chiffres présentés par le gouvernement sont exacts mais ils sont partiels" 

D'autant plus que le Medef conteste les chiffres du gouvernement en matière de baisses d'impôts pour les entreprises évaluées à 1 milliard d'euros. "Les chiffres présentés par le gouvernement sont exacts mais ils sont partiels. Ils ne prennent pas en compte d'autres dispositions qui sont introduites dans d'autres textes législatifs : PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale, ndlr), loi sur l'économie circulaire... et puis ils ne prennent pas en compte l'augmentation de la fiscalité locale. La cour des Comptes vient de signaler que dès cette année, la CVAE, la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises, augmentera d'un milliard d'euros nets pour les entreprises".

"Quand on met bout à bout d'une part ces différents textes, d'autre part l'effet calendaire, c'est à dire des dispositions qui vont être votées dès 2020 et qui monteront en puissance sur les années 2020, 2021 (...) nous, on arrive à un calcul de surcoût de plus d'un milliard d'euros", assène Patrick Martin.

"On ne veut pas polémiquer avec le gouvernement mais dans le contexte compliqué qu'on connaît, que les entreprises connaissent avec la dégradation de la conjoncture, il serait peut-être pas mal qu'on se mette autour de la table et qu'on se dise : la réalité des chiffres c'est ça, comment on peut les optimiser ?"

Olivier Chicheportiche