BFM Business
Economie et Social

Le commerce spécialisé craint jusqu'à 300.000 destructions d'emplois

Le président de CCI France a par ailleurs expliqué les hausses de prix constatées dans certains commerces par la nécessité de couvrir des surcoûts et de ne pas travailler à perte.

Le président de CCI France a par ailleurs expliqué les hausses de prix constatées dans certains commerces par la nécessité de couvrir des surcoûts et de ne pas travailler à perte. - Pixabay

Malgré les mesures de soutien prises par le gouvernement, la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé explique qu'il faudra aller plus loin pour éviter des destructions massives d'emplois.

Fonds de soutien, prêts garantis, reports des charges, chômage partiel, et même rachat des murs pour lisser les loyers, le gouvernement a mis en place un arsenal de mesures sans précédent pour soutenir les commerces durement frappés par la crise du coronavirus.

Mais cela risque d'être insuffisant pour Procos, la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé qui rassemble des secteurs aussi divers que l'habillement, la restauration, la jardinerie ou les articles de sport. Sans mesures supplémentaires, cette fédération craint que la crise n'entraîne en la destruction prochaine de 150.000 à 300.000 emplois.

"Sans mesures de soutien de la filière, la crise Covid-19 pourrait provoquer entre 150.000 et 300.000 destructions d'emplois en 2020-2021, la fermeture de 50.000 points de vente et l'arrêt brutal des investissements pourtant nécessaires à la transformation du secteur", estimés à un niveau compris entre 9 et 18 milliards d'euros par an, s'inquiète-t-elle.

Un repli de 15 à 25% en 2020

Après les "gilets jaunes" et les grèves qui avaient déjà entraîné des baisses de chiffre d'affaires comprises entre -2 et -10% et une perte de résultats entre -0,5 et -2%, "les anticipations de baisse d'activité en 2020 s'établissent entre -15 et -25% selon les secteurs, voire -35% pour la restauration", peut-on encore lire.

Or, le secteur, qui pèse 12% du PIB et représente 350.000 établissements pour 8% de l'emploi dans le secteur privé, se trouve aujourd'hui "face à un risque sérieux d'effondrement d'acteurs de toutes tailles", prévient la Fédération, en rappelant qu'en 2018, 21% des défaillances totales d'entreprises concernaient le commerce spécialisé, juste derrière le secteur de la construction. 

Les Français ne sont pas encore massivement retournés dans leurs commerces

Surtout, malgré le déconfinement, les Français ne sont pas encore massivement retournés dans leurs commerces. "Un mois et demi après la réouverture des premiers points de vente, le cumul du chiffre d'affaires des magasins entre le 1er janvier et le 28 juin 2020 est en moyenne de -31,8% tous secteurs confondus, certains secteurs se situant dans une situation encore plus compliquée, tels que l'équipement de la personne (-35%) et la restauration (-43%) qui a ouvert plus tard", souligne Procos, en citant une enquête interne réalisée auprès de 50 enseignes interrogées sur leur performance dans 50 pôles de références situés dans 15 agglomérations.

Le mois de juin a amélioré un peu l'activité de certaines enseignes, telles celles spécialisées dans l'équipement de la maison, la jardinerie ou les articles de sport (les ventes de vélos sont telles qu'on est au bord de la rupture de stocks), mais en moyenne, elle reste négative en magasins (-3%).

Seules les ventes sur internet progressent en moyenne tous secteurs confondus de 60%, notamment grâce au succès du "click and collect".

OC avec AFP