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Le déconfinement permet à l'activité du secteur privé de se reprendre un peu en mai

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Après avoir touché un plus bas historique en avril, l'indice flash composite de Markit est remonté en mai aussi bien dans les services que dans l'industrie mais il illustre toujours une activité qui se contracte fortement.

Bonne nouvelle sur le front macroéconomique. Le repli de l'activité du secteur privé en France, qui avait touché un plus bas historique en avril, a été moins marqué en mai, selon un indicateur publié jeudi par le cabinet IHS Markit.

L'indice flash composite de Markit (activité manufacturière et services) est remonté à 30,5 en mai, contre 11,1 en avril, les premières mesures de déconfinement ayant permis à certaines entreprises de reprendre leurs activités.

Il s'agit d'un plus haut de trois mois. Rappelons qu'un chiffre en dessous de 50 indique une contraction de l'activité.

Vers une baisse "colossale" de l'activité au 2e trimestre

Dans le détail, l’Indice Flash de l’activité de services en France s’est redressé à 29,4 (10,2 en avril), un plus haut de trois mois tandis que l’Indice Flash de la production manufacturière s’est redressé à 35,3 (15,1 en avril), un plus haut de deux mois. Enfin, l’Indice PMI Flash de l’industrie manufacturière s’est redressé à 40,3 (31,5 en avril), plus haut de deux mois.

"Toutefois, malgré la réouverture de certains établissements, l’activité du secteur privé français dans son ensemble, qui affichait déjà un niveau très bas en avril, a de nouveau enregistré un repli marqué. Le fort taux de contraction trimestriel enregistré au premier trimestre 2020 après seulement deux semaines de confinement en mars laisse anticiper, au vu des dernières données de l’enquête, une baisse colossale de l’activité économique française au deuxième trimestre", commente Eliot Kerr, économiste à IHS Markit.

Markit note en outre que "la baisse renouvelée de la demande a conduit les entreprises du secteur privé français à réduire de nouveau leurs effectifs en mai", notamment dans le secteur manufacturier. "Les entreprises continuant de réduire leurs effectifs dans un contexte toujours aussi incertain, soulignant ainsi les difficultés auxquelles les économies nationales devront faire face alors qu’elles tentent de se relever de la crise".

La France dans la moyenne de la zone euro

Enfin, la perspective d'une récession mondiale prolongée a de nouveau pesé sur le moral des entreprises, a pointé l'institut. Les répondants sont toutefois un peu moins pessimistes qu'en avril, certains indiquant espérer une reprise progressive de leur activité à la levée des mesures de confinement.

La France fait en tout cas aussi bien que la zone euro. L'indice composite de Markit pour mai se fixe également à 30,5 après 13,6 points en avril, ce qui constituait alors la plus forte contraction de l'activité jamais enregistrée par le cabinet.

"Si l'activité globale du secteur privé de la zone euro s'est de nouveau très fortement repliée en mai, la crise économique pourrait avoir atteint son point le plus bas en avril", estime Chris Williamson, économiste chez Markit.

Vers une chute de 9% du PIB en Europe cette année

La contraction devrait selon lui se poursuivre, mais de manière modérée "dans les mois à venir, au fur et à mesure que les pays de la région abandonneront progressivement leurs règles de confinement".

Les gouvernements maintiendront "probablement un certain nombre de restrictions en attendant la découverte d'un vaccin ou d'un traitement efficace" contre le coronavirus, ce qui engendrera une demande toujours faible.

De quoi anticiper "une chute du PIB de près de 9% en 2020" et estime que "tout retour au niveau d'avant crise prendra plusieurs années".

Olivier Chicheportiche avec AFP