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Le FMI invite la France à tenir bon sur sa réforme de la SNCF

Le Fonds monétaire internationale ne tarit pas d'éloges sur les mesures engagées depuis un an, mais estime que la France doit aller encore plus loin, notamment pour ouvrir le secteur des chemins de fer à la concurrence et de réduire la charge administrative des entreprises.

Le FMI a élevé lundi la France au rang de "chef de file" des réformes en Europe, tout en appelant Emmanuel Macron à ne pas relâcher l'effort face à une croissance qui pourrait être plus modérée cette année.

"Étant donné son rythme ambitieux de réformes, la France est maintenant devenue un chef de file des réformes en Europe", a assuré le Fonds monétaire international au terme de son évaluation annuelle de l'économie française.

Poursuivre l'effort face à la SNCF

Le ton du FMI contraste nettement avec celui qui était le sien avant l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée, quand il ne cessait de demander des réformes à Paris. L'institution a ainsi salué "les progrès impressionnants" réalisés par la France depuis une année et a qualifié le programme de réformes à venir de "tout aussi ambitieux". 

La cheffe de Mission du FMI pour la France, Delia Velculescu, a toutefois demandé au gouvernement français de poursuivre l'effort, à un moment où le gouvernement mène sa réforme de la SNCF et fait face à une grève en pointillés depuis la mi-mars.

"Il convient de mettre en oeuvre ces réformes de manière résolue, de les suivre avec soin et de les renforcer si nécessaire", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse à Paris. Delia Velculescu n'a pas révisé pour l'instant les prévisions de croissance du FMI pour la France, qui tablait en avril sur 2,1% cette année et 2% en 2019.

Pas autant de croissance qu'en 2017

"Nous nous attendons à ce que la croissance soit forte, mais pas autant qu'en 2017" quand elle avait atteint 2,2%, a-t-elle expliqué, précisant que les prévisions pourraient être revues lors de la publication formelle de cette évaluation dans le courant de l'été.

Pour le FMI, la France fait face à des risques aussi bien à l'interne qu'à l'externe. "Sur le plan interne, la croissance sera plus faible si le rythme des réformes ralentit, ou si les réformes s'avèrent moins efficaces que prévu", a estimé le Fonds.

Sur le plan externe, ce sont les tensions commerciales avec les États-Unis, qui viennent d'appliquer des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium, qui pourraient représenter un risque pour la croissance française, ainsi que "l'incertitude géopolitique ou une érosion de la confiance dans le projet européen", a-t-il prévenu. 

Ouvrir les chemins de fer à la concurrence

Parmi les réformes, le FMI "encourage" le gouvernement français à "parachever et mettre en œuvre celles prévues de la formation professionnelle et de l'apprentissage, afin de réduire l'inadéquation entre la demande et l'offre de travail, de faire baisser le chômage structurel".

Le Fonds appelle aussi à "poursuivre les réformes complémentaires des marchés de produits et de services afin d'ouvrir le secteur des chemins de fer à la concurrence et de réduire la charge administrative des entreprises, tout en continuant de libéraliser les professions protégées".

En ce qui concerne le marché du travail, le FMI suggère aussi "d'accroître la flexibilité des entreprises sur le plan de la formation des salaires de base, de réduire le champ d'application du mécanisme qui régit les salaires minimums, et d'élargir les réformes de la formation et de l'éducation".

N.G. avec AFP