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Le gouvernement dégrade encore ses prévisions de déficit

Le ministère de l'Économie et des Finances de Bercy

Le ministère de l'Économie et des Finances de Bercy - AFP

Bercy a revu à la baisse pour la seconde fois cette année ses ambitions pour 2022, tablant désormais sur un déficit de 1,5% à cet horizon - cinq fois plus important que prévu initialement.

Après avoir revu ses prévisions de déficit public à -3,1% cette année compte tenu des mesures annoncées à la suite de la crise des gilets jaunes (17 milliards d’euros), le ministère de l'Economie a de nouveau dégradé ses prévisions, rapporte le journal Les Echos.

En avril dernier, le rapport préparatoire au débat d'orientation des finances publiques (DOFP) prévoyait déjà 0,1 point de déficit supplémentaire pour la période 2020-2022 (soit plus de 2 milliards d’euros). Concrètement, la prévision était de -2,2%, -1,7% et -1,3% du PIB pour ces trois années.

Aujourd'hui, Bercy revoit ses ambitions à la baisse pour 2022 avec un objectif à -1,5%, soit 0,2 point de plus que prévu.

La dette baissera à peine

Des seuils toujours inférieurs au seuil maximal de 3% fixé par la Commission européenne. Reste que le gouvernement tablait encore sur un déficit ramené à 0,3% du PIB en 2022 à l'automne dernier, au moment du début des travaux sur la loi de finances 2019.

Pour atteindre son objectif, le gouvernement table sur une croissance à +1,4% en 2022 et entend à nouveau ralentir la progression de la dépense publique qui passerait de +0,7% en 2019 et 2020 à +0,5% en 2021 et +0,2% en 2022, soit 52,3% du PIB. 

Concernant la dette publique, elle baissera également moins vite qu’attendu : elle devrait stagner en 2020 à 98,9 % du PIB avant de reculer à 97,7% en 2022 (contre 97% précédemment espérés).

Rappelons que la Cour des comptes se montre dubitative quant à la capacité du gouvernement à compenser les mesures annoncées par le président de la République fin avril. "La France est loin d'avoir résorbé ses déficits structurels alors que de nombreux voisins européens ont pratiquement atteint l'équilibre", a prévenu l'institution financière, jugeant "préoccupante" la "divergence accrue" entre la France et ses partenaires.

Olivier Chicheportiche