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Le maigre bilan de Rebsamen au Travail

François Rebsamen va quitter le ministère du Travail après 16 mois à ce poste qui ne devraient pas marquer durablement les esprits.

François Rebsamen va quitter le ministère du Travail après 16 mois à ce poste qui ne devraient pas marquer durablement les esprits. - Kenzo Tribouillard - AFP

François Rebsamen s'apprête à être élu maire de Dijon ce 10 août. Il devra quitter son poste au ministère du travail pour assumer ses nouvelles fonctions. L'occasion de dresser le bilan de son action à ce poste.

François Rebsamen devrait être élu ce lundi à la mairie de Dijon, au cours de municipales anticipées provoquées par le décès du maire Alain Millot. L'actuel ministre du Travail va donc devoir quitter la rue de Grenelle, comme lui a fait comprendre l'exécutif. Quant au bilan qu'on peut dresser de ses 16 mois au ministère du Travail, certains l'évoqueront plutôt maigre, voire inquiétant. Son passage laissera un goût amer.

Jusqu'au bout, François Rebsamen aura eu des soucis de communication. Lorsqu'il annonce sa candidature à Dijon, le ministre explique vouloir garder son portefeuille à l'emploi. L'exécutif lui rappelle alors dans la foulée qu'il existe une règle de non-cumul.

Ce poste, rue de Grenelle, François Rebsamen n'en voulait pourtant pas. Il ne l'a jamais caché, il lorgnait la place Beauvau, le ministère de l'Intérieur, plus sensible aux questions de sécurité qu'à la courbe du chômage.

Toujours est-il que c'est bien ce ministère si crucial dont il a la charge. Une fonction très exposée qu'il a bien du mal à incarner. D'abord François Rebsamen se fait rare, prend peu la parole. Un ministre à l'écoute mais un peu trop discret, commente un haut responsable syndical, alors que l'emploi est la priorité n°1 du quinquennat.

Absent de l'hémicycle lors des débats sur la loi Macron

Les absences répétées du Dijonnais à l'Assemblée nationale lors des premiers débats avaient été pointées du doigt par l'opposition. En particulier lors de ceux portant sur la loi Macron. Qu'il s'agisse des prud'hommes, du licenciement ou du travail le dimanche, on ne l'entend pas. Il a été régulièrement dépossédé de ses sujets par le ministre de l'Economie qui rédige un loi à son nom sur les domaines d'action de son collègue au Travail, commente une organisation syndicale.

Il parvient toutefois à porter une loi à son nom, celle sur le dialogue social. Mais le social, justement, n'est définitivement pas sa tasse de thé. Il communique maladroitement sur le contrôle des chômeurs, sur les 35h.

Ses commentaires sur les chiffres mensuels du chômage sont souvent approximatifs. D'ailleurs il ne les commente pas publiquement comme son prédécesseur Michel Sapin, mais se contente de publier un bref communiqué.

On se souviendra qu'il a changé les méthodes de calculs de Pôle emploi sur les inscriptions mensuelles sans parvenir à les rendre moins dramatiques. La courbe du chômage, en effet, n'a toujours pas commencé à s'inverser.

Isabelle Gollentz, édité par N.G.