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Economie et Social

Le marché du meuble en baisse, sauf la cuisine !

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Le marché du meuble en repli de 2,7% en 2018 selon les chiffres de la FNAEM. Seul segment en croissance, la cuisine.

La cuisine se doit aujourd'hui d'être fonctionnelle et conviviale. Elle est surtout ouverte sur le salon. Et c'est loin d'être un détail. La rendre présentable est l'un des premiers critères de renouvellement, sans l'élément déclencheur habituel du déménagement. Cela explique le dynamisme de ce segment dans un marché du meuble en baisse.

Un marché porté par l'innovation : les cuisinistes n'ont cessé d'imaginer de nouveaux matériaux et aménagements, les fabricants d'électroménager de nouvelles fonctionnalités pour les produits encastrables. Tout ceci suscite une envie de renouvellement, de moins en moins dépendante du marché de l'immobilier. D'autant qu'aménager sa cuisine est désormais à portée de tous : à partir de 1000 euros en entrée de gamme jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Un marché qui a encore du potentiel : Seul 60% des ménages possèdent aujourd'hui une cuisine tout équipée, contre 85% chez nos voisins européens.

Le meuble : décrochage du marché

Salle de bain, jardin, canapé ou bibliothèque, tous les autres segments du marché sont en repli. Même la literie, jusqu'à présent en pleine croissance, affiche aussi un ralentissement sur les derniers mois. Après trois années consécutives de progression, le marché voit au global son activité reculer de 2,7% en valeur en 2018 pour se stabiliser à 9,5 milliards d’euros.

La principale raison, c'est la baisse du nombre de mises en chantier. Elles n’ont pas atteint les 400 000 unités, en recul de 7% par rapport à l’exercice 2017. Or un tiers des meubles est acheté dans les deux ans qui suivent un déménagement.

Le déblocage du PEL pour relancer le marché

La filière ameublement appelle le gouvernement à autoriser un déblocage temporaire et partiel du Plan Épargne Logement pour l’achat de meubles neufs. " Une mesure qui pourrait renforcer le pouvoir d'achat des Français sans coûter un sous à l'Etat ", explique Jean-Charles Vogley. Le PEL est, selon le secrétaire général de la FNAEM, de plus en plus un produit d'épargne avec 275 milliards d'euros d'encours. Car la plupart des détenteurs des 15 millions de PEL en France sont déjà propriétaires de leur résidence principale.

La filière a fait ses simulations. En permettant un déblocage partiel, plafonné à 10 000 euros et pour une durée de deux ans, la filière meuble gagnerait autour de 2 à 3% de croissance. Une mesure qui avait été adoptée au Sénat en 2015 sous le précédent gouvernement, avant d'être rejetée par l'Assemblée nationale.