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Finances publiques

Le Medef et la Guadeloupe voudraient une zone franche à Saint-Martin

L'île de Saint-Martin a été dévastée par l'ouragan Irma.

L'île de Saint-Martin a été dévastée par l'ouragan Irma. - Helene Valenzuela - AFP

Pour "faciliter le redressement de l'économie" de l'île, les entreprises de Guadeloupe demandent l'inscription dans la loi de finances 2018 "d'une zone franche globale".

Les entreprises de Guadeloupe, appuyées par le Medef national, demandent l'inscription dans la loi de finances 2018 "d'une zone franche globale" sur Saint-Martin, pour "faciliter le redressement de l'économie" de l'île dévastée par l'ouragan Irma. "On ne fera pas l'économie d'une troisième catastrophe que sera la crise économique en local", a déclaré Bruno Blandin, le président du syndicat patronal UDE-Medef Guadeloupe. Il a évoqué un secteur touristique "par terre", "des entrepreneurs traumatisés par les pillages, qui se demandent comment payer leurs salariés dans les mois qui viennent". 

Pour relever les sociétés de Saint-Martin, l'organisation patronale souhaite "un traitement spécifique pour Saint-Martin", pour pallier le "risque de dépeuplement" et des investissements à venir "longs à amortir pour les entreprises locales".

"Un vrai choc fiscal"

"Il va falloir un vrai choc fiscal pour faire revenir les investisseurs", a précisé Bruno Blandin, ainsi que des "mesures exceptionnelles d'exonération de charges patronales et salariales, la suppression de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur le revenu", sur une période d'au moins 5 ans.

Autrement dit, faire de Saint-Martin, un paradis fiscal encore plus avantageux qu'avant. Avec en ligne de mire, l'ambition de faire bénéficier de la reprise les entreprises saint-martinoises en premier lieu ainsi que celles de Guadeloupe, quitte à inclure des clauses particulières sur les offres de marché. D'autant que, soulignent les patrons guadeloupéens, "l'économie de Saint-Martin va changer". En effet, à l'économie touristique succèdera l'économie de la (re)contruction qui occupait jusqu'alors 12% du PIB de l'île.

Depuis le début de la série de cyclones, l'organisation patronale s'est mobilisée en mettant à disposition des secours des barges permettant l'acheminement de matériel et denrées alimentaires, mais entendent également "faire changer de forme la solidarité inter-entreprises". Avec la Fondation de France, le Medef national devrait organiser une collecte pour un fonds de soutien financier auprès des entreprises métropolitaines, dont la campagne démarrera dans l'Hexagone "lundi 25 septembre", a précisé Thibault Lanxade, dépêché par le Medef national en Guadeloupe.

D. L. avec AFP