Le Medef juge les mesures fiscales pour l'investissement "pas spectaculaires"

Geoffroy Roux de Bézieux regrette, sur BFM Business, que les mesures que s'apprête à dévoiler le gouvernement pour relancer les investissements se limitent à de "la trésorerie". Pour lui, le problème prioritaire est la compétitivité.
Manuel Valls doit présenter, ce mercredi 8 avril à l'issue du Conseil des ministres, un plan de soutien de l'investissement dont les mesures les plus emblématiques concerneront les entreprises. Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef, s'est montré sceptique sur BFM Business sur ces annonces à venir car elles ne correspondent pas selon lui aux priorités des entreprises.
Le Premier ministre va dévoiler "avant tout des mesures de trésorerie", a-t-il assuré. "Je ne crois pas que ce soit le problème prioritaire des entreprises en France aujourd'hui, qui est la compétitivité."
"Le plus important
est de restaurer nos marges, qui commence tout juste à remonter et qui sont
encore loin des chiffres d'avant crise "
a-t-il mis en avant.
Le dispositif d'amortissement
accéléré, l'une des propositions les plus attendues parmi celles que le
gouvernement s'apprête à dévoiler pour soutenir l'investissement, est
"intéressant mais pas spectaculaire", a estimé mercredi le
vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux
Pour consolider la
reprise, le gouvernement prévoit notamment un mécanisme fiscal
"exceptionnel" de soutien à l'investissement qui devrait passer par
un dispositif d'amortissement accéléré.
Ce dispositif permettra
aux entreprises qui investissent de réduire le montant des impôts qu'elles
paient, dégageant ainsi de la trésorerie. Toutefois, "l'impôt
sur les sociétés que vous ne décaissez pas avec de l'amortissement accéléré,
vous allez le décaisser un peu plus tard. Donc ce sont des mesures
intéressantes mais pas spectaculaires", a mis en avant Geoffroy Roux de
Bézieux.
Le dispositif peut avoir
"un effet accélérateur dans une situation de reprise" mais ne
déclenchera pas un effet "choc", a-t-il estimé.
Une réforme nécessaire du marché
du travail
Le responsable du Medef a par ailleurs regretté que les organisations syndicales, puis le gouvernement, ait adressé une fin de non-recevoir à toute réforme du contrat de travail.
"Si les chefs
d'entreprises n'embauchent pas c'est qu'il n'y a pas les commandes ou c'est
parce que le contrat de travail est trop rigide."
"Cela fait 30 ans qu'on est sur le même modèle" et que "80% des embauches se font en CDD", a-t-il souligné.
"Je trouve dommage qu'on ne débatte même pas" alors que le taux de chômage est au plus haut et que l'on ne doit pas s'attendre à un recul dès cette année, a expliqué le dirigeant du Medef.
"Je regrette que les organisations syndicales ne se posent pas de questions sur le monde qui change", a déploré Geoffroy Roux de Bézieux.
Votre opinion