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Le Medef n'est "pas arc-bouté sur l'âge pivot", lance son président Geoffroy Roux de Bézieux

Le président du Medef est ouvert à une remise en cause de l'âge pivot dans le cadre de la réforme des retraites.

"La mesure d'âge, même si on peut peut-être l'améliorer, c'est la seule manière intelligente de financer le régime", a estimé Geoffroy Roux de Bézieux, à l'antenne de BFM Business ce lundi. "On n'est pas arc-bouté sur l'âge pivot. On est conscient que pour financer cette réforme, il faut travailler plus longtemps", a néanmoins assuré le patron du Medef. 

Geoffroy Roux de Bézieux considère en effet qu'il est aujourd'hui nécessaire de faire des compromis, alors que s'ouvre une nouvelle semaine cruciale pour l'avenir de la réforme des retraites.

>> Retrouvez l'interview complète de Geoffroy Roux de Bézieux ici. 

A quel compromis s'attendre?

Sans s'avancer quant à la teneur des discussions, qui reprendront mardi 7 janvier, et des éventuels compromis qui pourront être trouvés, le président du Medef estime que, sur le volet de la pénibilité au travail par exemple, "il n'est pas illégitime que les points de pénibilité permettent de partir plus tôt et que donc cette mesure d'âge soit adaptée aux carrières longues et à la pénibilité", souligne-t-il.

Mais Geoffroy Roux de Bézieux tient à le préciser: "Là où je ne suis pas à l'aise du tout, c'est quand j'entends Laurent Berger (le secrétaire général de la CFDT, NDLR) dire 'faisons une conférence de financement plus tard'. Parce que, on revient un peu à ce que l'on a fait depuis trente ans dans ce pays. On commence par faire les dépenses. Et là les dépenses sont très nombreuses. Je signale quand même que l'on n'a pas entendu de la part du gouvernement aujourd'hui à combien tout cela nous ramenait", pointe-t-il.

En outre, s'il ne rejette pas en bloc la conférence de financement proposée dimanche soir par Laurent Berger, le patron du Medef estime toutefois qu'il ne faut pas procéder dans l'ordre voulu par la CFDT. Laurent Berger "dit en gros, 'on fait d'abord la réforme, on fait d'abord les dépenses et puis après on réfléchit ensemble au financement (…) Or, ça c'est la meilleure façon de pas trouver le financement", assure Geoffroy Roux de Bézieux.

"Et quand je vois ce vocabulaire (…) en disant 'réforme systémique, réforme paramétrique', je pense qu'on se trompe. Quand on met la retraite minimum à 1.000 euros, c'est un paramètre qu'on bouge. Et quand on met un paramètre de défense d'un côté, il faut qu'on ait un paramètre de recettes de l'autre. Malheureusement, la retraite par répartition, c'est une comptabilité super simple. C'est la comptabilité d'un enfant de CM2, c'est-à-dire que ces recettes - les recettes ce sont les cotisations – contre dépenses (…) C'est les prestations, c'est les retraites. Donc, c'est simple et il faut faire les comptes pour être sûr que ce soit équilibré", rappelle le patron du Medef.

JCH