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Martinez (CGT) dénonce "le climat de haine" distillé par le gouvernement et le patronat

Philippe Martinez est en plein bras de fer avec le gouvernement

Philippe Martinez est en plein bras de fer avec le gouvernement - Thomas Samson - AFP

"Le leader de la CGT s'en est de nouveau pris au gouvernement et au patronat ce vendredi 27 mai n'appréciant pas que son syndicat soit traité de "preneur d'otages". "

Le leader de la CGT Philippe Martinez a dénoncé vendredi le "climat de haine" distillé par le gouvernement et le patronat, après l'agression dont a été victime selon lui un manifestant la veille à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

"Écoutez les propos du Premier ministre, de tous les ministres, des patrons, comment ils qualifient ceux qui luttent et se battent, de preneurs d'otages, de voyous, de gens qui veulent paralyser la France", a déclaré le secrétaire général du premier syndicat français à Bobigny, lors d'un rassemblement de soutien aux salariés d'Air France jugés pour l'affaire de la "chemise arrachée" du DRH de la compagnie aérienne.

Une pensée "émue" pour un camarade des Bouches-du-Rhône 

"Plutôt que de répondre à la mobilisation et aux grèves qui durent depuis plus de trois mois et qui vont se prolonger la semaine prochaine, la semaine d'après et l'autre semaine encore si rien ne change, ils (...) utilisent des méthodes policières pour réprimer les manifestants, ils génèrent dans ce pays un climat de haine", a-t-il poursuivi.

Le leader syndical a dit avoir "une pensée" particulière pour ce "camarade des Bouches-du-Rhône qui était sur un barrage filtrant et qui a été renversé volontairement par une voiture". "Il est aujourd'hui entre la vie et la mort: voilà le résultat de ce climat de haine où on accuse les salariés qui se défendent de tous les maux", a-t-il vilipendé.

Jeudi, un manifestant contre la loi travail a été "sérieusement blessé" à Fos-sur-Mer après avoir été heurté par une voiture qui a forcé un barrage installé à l'appel de la CGT à un carrefour, selon une source policière.

La victime, âgée de 51 ans, prise en charge par les pompiers, a été héliportée vers un hôpital voisin. Le chauffeur du véhicule en cause, âgé de 25 ans, a pris la fuite avant de se rendre au commissariat de Martigues où il a été placé en garde à vue.

Des colères "légitimes"

S'adressant aux salariés d'Air France qui comparaissaient vendredi matin pour "violences" et "dégradations" lors de la manifestation du 5 octobre contre un plan de restructuration de la compagnie aérienne menaçant 2.900 emplois, Philippe Martinez a relevé n'avoir jamais "vu dans une entreprise un salarié à qui ont tendait une lettre de licenciement (...) dire merci à son patron".

"Un licenciement, ça génère de la colère et elle est légitime cette colère", a-t-il tonné, déclenchant des applaudissements nourris parmi les militants de diverses entreprises publiques et parapubliques venus soutenir les prévenus, dont le procès a été renvoyé en septembre.

J.M. avec AFP