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Le Panama bientôt de retour sur la liste française des paradis fiscaux

"Le ministre des Finances, Michel Sapin, juge que le Panama a menti sur sa "capacité (à) respecter les grands principes internationaux"."

Lundi, le ministre des Finances annonçait que Bercy allait demander à consulter les "Panama papers". Ce mardi, Michel Sapin a fait un pas de plus en assurant que la France allait réinscrire le pays sur sa liste des États et territoires non coopératifs (ETNC) en matière fiscale, en raison des révélations faites dans le cadre de ce scandale révélé par 107 médias simultanément.

Le Panama "a voulu nous faire croire qu'il était en capacité de respecter les grands principes internationaux. Il a pu obtenir ainsi de ne plus être inscrit sur la liste noire des paradis fiscaux", a rappelé le ministre, interrogé à l'Assemblée nationale. Mais au vu des révélations sur sa politique vis-à-vis de l'évasion fiscale, "la France a décidé de réinscrire le Panama sur la liste des pays non-coopératifs, avec toutes les conséquences que ceci aura pour ceux qui auront des transactions" avec ce pays d'Amérique latine, a-t-il ajouté.

80% du PIB panaméen lié à la finance

La France avait retiré le Panama de sa liste de territoires non-coopératifs le 1er janvier 2012, après la signature d'une convention avec les autorités panaméennes sur la lutte contre l'évasion fiscale. Mais en décembre 2015, lors de l'actualisation de sa liste des paradis fiscaux, Bercy avait précisé rester "très attentif à l'évolution des échanges" avec ce pays, jugeant "pas satisfaisante" sa coopération vis-à-vis des "demandes d'information des autorités françaises".

Ce petit Etat de quatre millions d'habitants est le siège de nombreuses compagnies off-shore. Son secteur financier florissant représente, en comptant les revenus issus du célèbre canal de Panama, près de 80% du PIB. La Commission européenne a intégré ce pays dans une liste de 30 paradis fiscaux en présentant en juin 2015 son plan de lutte contre l'évasion fiscale des entreprises multinationales. Mais le Gafi, institution de lutte contre le blanchiment, l'a pour sa part retiré de sa liste grise, début 2016.

A.R. avec AFP