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Finances publiques

Le patronat se réjouit du report du prélèvement à la source

Le gouvernement va désormais préparer une expérimentation en juillet

Le gouvernement va désormais préparer une expérimentation en juillet - Philippe Huguen - AFP

Les différentes organisations patronales ont salué l'annonce du Premier ministre Édouard Philippe qui a décidé de reporter l'application de cette réforme de François Hollande à 2019 et non 2018.

Les organisations patronales affichent leur satisfaction. Elles ont ainsi salué mercredi le report de la réforme du prélèvement à la source, qualifié de décision de "bon sens", tout en appelant le gouvernement à revoir complètement les "modalités" et la "philosophie" du dispositif. 

"Le nouveau gouvernement fait là preuve d'un pragmatisme qu'il convient de saluer", a réagi dans un communiqué la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui s'inquiétait depuis plusieurs mois de la "précipitation" de Bercy sur cette réforme.

"On peut simplement regretter le temps perdu pour parvenir à une décision qui relève du bon sens: tester une idée avant de l'appliquer", a ajouté l'organisation patronale, pour qui "transformer l'entrepreneur en collecteur d'impôt n'est pas neutre".

Le "soulagement" du Medef

Pour le Medef, qui fait part de son "soulagement", le report était également indispensable, mais ne doit être qu'une "première étape" avant une remise en cause plus profonde de la réforme.

"Le dispositif doit être revu complètement dans ses modalités et sa philosophie" afin que la retenue à la source soit "obtenue autrement qu'en faisant des PME et TPE des collecteurs d'impôts pour le compte de Bercy", insiste la principale organisation patronale.

Un avis partagé par l'UNAPL (professions libérales), qui a dit souhaiter "que ce délai supplémentaire soit mis à profit" pour rechercher des solutions "permettant la mise en oeuvre de la perception de l'impôt en temps réel sans impliquer les entreprises".

Dans un entretien au Parisien, le Premier ministre, Édouard Philippe, a assuré que la réforme du prélèvement à la source entrerait bien en vigueur, mais le 1er janvier 2019 et non le 1er janvier 2018.

Une expérimentation à venir

"C'est une bonne réforme car elle permet d'ajuster en temps réel la perception de l'impôt à l'évolution de vos revenus", a estimé le chef du gouvernement, confirmant la mise en place d'un audit, avec une phase d'expérimentation entre juillet et septembre.

Dans un communiqué, le principal syndicat des impôts, Solidaires finances publiques, a estimé que ce report était "une première avancée", tout en insistant sur le fait qu'elle n'était pas suffisante.

"Ce chantier colossal ressemble à une usine à gaz pour les contribuables, les entreprises et les agents", souligne le syndicat, opposé depuis l'origine à la réforme, mise en place "dans une administration malmenée" par les suppressions de postes.

Le prélèvement est une source de "complexité" et "aura des conséquences en termes de relation avec les contribuables et sur le consentement à l'impôt", ajoute le syndicat, qui réclame un "abandon pur et simple" du dispositif.

J.M. avec AFP