BFM Business
Economie et Social

Le PDG de Transdev plaide pour des masques mais pas de distanciation sociale dans les transports publics

Invité de Christophe Jakubyszyn dans Good Morning Business vendredi matin, le PDG de Transdev Thierry Mallet anticipe le déconfinement et plaide pour un port du masque obligatoire dans les transports, où il sera difficile voire impossible de respecter la distanciation sociale.

À défaut de pouvoir faire respecter la distanciation sociale dans les transports publics, le PDG de Transdev Thierry Mallet plaide pour le port du masque obligatoire, lorsque débutera le déconfinement. C'est en ce sens qu'avec d'autres patrons du secteur des transports publics, il a écrit au Premier ministre. Il s'explique, dans Good Morning Business: "Aujourd'hui, nous sommes à moins de 10% de fréquentation dans les transports publics avec une offre comprise entre 30 et 50% donc il n'y a pas d'enjeu de gestes barrières. Avec la reprise on va se retrouver demain avec probablement un trafic de l'ordre de 30 à 40%, on va monter notre offre entre 50 et 70% mais on ne va pas pouvoir respecter partout la distance d'un mètre" prévient-il.

"Il est donc indispensable que tout le monde puisse porter des masques pour pouvoir être plus proche dans les transports publics" estime Thierry Mallet.

Il y a également, selon lui, "un gros travail à faire sur le lissage de la pointe (pic de fréquentation, NDLR) pour ne pas se retrouver dans des transports bondés". Il plaide en faveur d'un "décalage des horaires au niveau des écoles, des entreprises et des administrations pour s’assurer qu’on ait une pointe la plus lissée possible".

Alors qu'Agnès Pannier-Runacher vient d'annoncer que le gouvernement allait mettre des masques à disposition des Français à compter du 4 mai prochain, la question est désormais de savoir si nous en aurons assez. "Nous aurons effectivement besoin d'énormément de masques" confirme Thierry Mallet. "L'idée est d’utiliser des masques grand public, réutilisables, que les entreprises vont probablement fournir à leurs salariés aussi". Pour le déconfinement prévu le 11 mai, le dirigeant "pense qu’on peut faire confiance aux gens pour trouver des solutions, mettre un foulard pour se protéger le temps d'aller jusqu'à leur entreprise et de récupérer leur masque". 

Alors que l'Élysée semble hésiter sur ce "troc" entre le masque et la distanciation sociale, Thierry Mallet prévient que, "si on doit respecter la distanciation, les transports publics devront tourner à 10% de leurs capacités et nous ne serions alors pas en mesure de jouer notre rôle". "Pour que sécurité sanitaire dans les transports soit respectée, nous avons besoin de plus de désinfection, d'une meilleure maîtrise de la pointe et de masques pour tout le monde", martèle le dirigeant du groupe de transport.

Il évoque également le "risque d'un retour massif vers la voiture" et évoque le déconfinement chinois, où les gens ont fui les transports en commun au profit de leur voiture ou d'un vélo. "Il y a des transferts tout à fait souhaitables vers le vélo ou la marche mais il ne faut que pas non plus que cela se traduise par un engouement terrible pour la voiture. Le but n’est pas que le déconfinement donne lieu à un retour massif vers un nouveau mal qui est celui de la voiture" conclut Thierry Mallet. 

QS