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Les banques françaises à bout de souffle

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- - Philippe HUGUEN / AFP

BNP Paribas ouvre mardi le bal des résultats du troisième trimestre des banques françaises. Alors que le secteur traverse une nouvelle période d'incertitudes, la pression monte face au manque de rentabilité.

Le sujet inquiète de plus en plus. Les revenus de la banque de détail continuent en effet de souffrir des taux bas, qui pèsent sur les marges des crédits. Or, si les investisseurs se raccrochaient jusqu'ici à la perspective d'un retour à la normal du côté de la Banque centrale européenne, la situation finalement s'éternise. La BCE ne prévoit pas de remonter ses taux avant au moins l'été 2019.

Les banques françaises résistent mais pour combien de temps ?

Jusqu'ici les banques françaises ont tenu le choc grâce à leur modèle diversifié. Elles ont réussi à compenser la baisse de leurs revenus en banque de détail grâce à d'autres activités comme l'assurance ou la gestion d'actifs.

Elles ont surtout usé de tous les leviers pour tenter de retrouver de la rentabilité en taillant dans leurs coûts ou en faisant le tri dans leurs activités pour céder les moins rentables et les plus consommatrices en capitaux. Mais leurs marges de manoeuvres commencent à être de plus en plus limitées.

Une nouvelle période de turbulences 

Or, de nombreuses inquiétudes ont ressurgi : les risques de guerre commerciale, les incertitudes quant à l'issue des négociations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sur le Brexit ou encore l'Italie. Tout cela pourrait très vite faire remonter le coût du risque, ce qui viendrait amputer encore un peu plus la rentabilité.

Dans ce contexte, les banques françaises doivent plus que jamais accélérer leur transformation digitale, la seule véritable solution pour réduire durablement les coûts et augmenter la rentabilité. A condition d'investir massivement, ce qui, dans un premier temps, va au contraire amputer encore un peu plus leur rentabilité.