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Les décideurs français n'attaquent pas l'année sous le signe de l'optimisme

Même si l'emploi cadre se porte à merveille, les décideurs sont là aussi plutôt pessimistes sur leurs perspectives de carrière.

Même si l'emploi cadre se porte à merveille, les décideurs sont là aussi plutôt pessimistes sur leurs perspectives de carrière. - Joel Saget - AFP

Les décideurs ne sont que 20% à penser que leur situation financière va s'améliorer dans les mois à venir. Ils sont aussi circonspects sur le plan professionnel, puisque que moins de deux sur dix considèrent que le marché offre des opportunités pour booster leur carrière, selon le baromètre des Décideurs Viavoice pour HEC Paris, Le Figaro et BFM Business.

Malgré l'amélioration de nombreux indicateurs économiques, comme la croissance et l'emploi, les décideurs sont loin de se montrer sereins sur leur avenir. L’indice du moral des décideurs, réalisé par Viavoice pour HEC Paris, Le Figaro et BFM Business (1), enregistre une baisse de 5 points par rapport au mois de novembre pour s'établir à -16. Certes, on est bien loin des plus bas enregistrés en septembre 2008, après la faillite de Lehman Brothers, ou d'août 2011, en pleine crise de la dette en zone euro, où l'indice chutait à -47 et -56. Mais ce chiffre reste éloigné de la confiance affichée par exemple au printemps 2007 lors de la campagne présidentielle avec un score de 1.

Cette baisse s'explique essentiellement par une détérioration des perspectives financières personnelles, analysent les auteurs du baromètre. Les décideurs ne sont plus que 20% à penser que leur situation financière s'améliorera dans les prochains mois, soit 8 points de moins que lors du précédent baromètre de novembre. Le grand public est encore moins confiant, avec seulement 15% de personnes convaincues que leur situation financière va s'améliorer alors que 46% pensent qu'elle se dégradera.

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Ces résultats peuvent s'expliquer par le manque de recul sur l'impact des mesures fiscales mises en place par le gouvernement. La baisse des cotisations salariales ne sera visible qu'à la fin du mois sur le bulletin de salaire, la suppression partielle de la taxe d'habitation ne va se voir qu'au fil de l'année, alors que la hausse du prix du gazole est déjà elle déjà visible à la pompe. "La hausse concomitante de la CSG, pénalisante notamment pour les retraités, ou encore la réforme de la fiscalité du capital (flattax) peuvent contribuer à un manque de visibilité sur l’impact global des mesures fiscales." soulignent les auteurs du baromètre.

Même si l'emploi cadre se porte à merveille, les décideurs sont là aussi plutôt pessimistes sur leurs perspectives d'évolution professionnelle. Seulement 18% estiment que les opportunités pour faire progresser leur carrière sont importantes, tandis que 79% les jugent faibles.

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Au-delà de leur situation personnelle, les décideurs n'affichent pas non plus une confiance absolue dans le redressement économique de la France. Ils sont 32% à penser que le niveau de vie va s'améliorer d'ici un an, soit deux points de moins qu'en novembre. Et 33% pensent que le nombre de chômeurs va décroître dans les mois qui viennent.

Les décideurs trouvent également que leurs collaborateurs sont moins motivés à ce jour qu'à la fin de l'année dernière. 41% pensent que leurs équipes affichent une motivation sans faille, soit 3 points de moins qu'en novembre. La vision du grand public est encore plus noire, avec seulement 31% de gens qui trouvent que leurs collègues sont motivés.

(1) Le baromètre a été établi sur les réponses fournies par un échantillon de 400 décideurs représentatif de la population des cadres résidant en France métropolitaine. Les réponses grand public ont été établies sur un échantillon de 1001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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C.C.