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Les défaillances d'entreprises baissent mais la facture s'alourdit pour les fournisseurs non payés

Le nombre de défaillances d'entreprises notées par S&P en hausse

Le nombre de défaillances d'entreprises notées par S&P en hausse - PixaBay

Le nombre de défaillances d'entreprises devrait être en repli de près de 4% cette année, selon la Banque de France. Mais d'après une étude de la Coface, le coût de celles-ci, en matière d'emplois concernés ou de dettes fournisseurs, explose.

La résistance de l'économie française face aux vents contraires du ralentissement mondial s'illustre aussi par la résilience des entreprises. Et sur ce terrain, le bilan reste positif puisque les défaillances d'entreprises demeurent en baisse.

Selon les derniers chiffres de la Banque de France, elles sont en repli sur un an (à fin septembre) de 1,7% à 52.512 défaillances au cours des douze derniers mois. Ce recul atteint même de 3,9% à fin octobre, selon des données provisoires. Sauf coup de théâtre, les défaillances devraient donc se replier pour la quatrième année consécutive en 2019.

A fin septembre, la baisse constatée des défaillances concerne tous les secteurs à l'exception des activités financières et d'assurance, qui ont vu les leurs augmenter de 7,1% et des transports, en hausse de 5,8%.

La baisse est particulièrement prononcée dans la construction (-3,3%), l'hébergement et la restauration (-3,1%) ainsi que dans l'agriculture (-3,0%).

Le mouvement de baisse concerne les entreprises de toutes tailles, et est un peu plus marqué pour les micro-entreprises (de moins de 10 personnes avec un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros), avec une diminution de 2,1%.

Ce résultat est d'autant meilleur que le début d'année avait été douloureux avec une hausse des défaillances de 9% en janvier (sur un an) notamment à cause de la crise des gilets jaunes.

Des dettes fournisseurs qui explosent

Néanmoins, selon une étude de la Coface (assureur-crédit), si les défaillances baissent, les coûts liés à celles-ci augmentent. Coûts financiers d'abord avec 3,1 milliards d'euros de dettes fournisseurs en souffrance à la suite des défaillances ou fermetures. C'est 14% de plus qu'en 2018 à période comparable (dix premiers mois). Coût social ensuite avec un impact de ces défaillances sur 140.000 emplois, soit une progression de 2,2% sur un an.

Une progression qui s'explique par le nombre importants de défaillances de grandes entreprises (chiffre d'affaires supérieur à 5 millions d'euros). Lors des dix premiers mois de l'année, la Coface a comptabilisé 476 défaillances de ces entreprises, c'est 12% de plus qu'en 2018.

"Au total, pas moins de six entreprises réalisant plus de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires ont entamé une procédure de défaillance sur la période, principalement en raison de changements structurels dans les secteurs concernés", peut-on lire.

Côté prévisions, l'assureur prévoit néanmoins un retournement en 2020 avec une hausse des défaillances de 0,9% "principalement en raison du ralentissement attendu dans le secteur de la construction, largement porté, en 2019, par les travaux publics" et si les grands problèmes que sont les guerres commerciales et le Brexit ne seront pas réglés.

Olivier Chicheportiche