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Finances publiques

Les dépenses de personnels stables dans la moitié des collectivités locales

La maire d'Orléans (photo d'illustration)

La maire d'Orléans (photo d'illustration) - Guillaume Souvant - AFP

Selon une étude CSA, 51% des collectivités locales ont maintenu le statu quo sur leurs dépenses de personnel, tandis que 34% les ont augmentés. La majeure partie des collectivités affirment par ailleurs que la baisse des dotations de l'État pèse sur leurs effectifs.

Les dépenses de personnel continuent de stagner dans une collectivité territoriale sur deux, mais les baisses de dotations pèsent sur les effectifs, selon une enquête annuelle CSA sur la fonction publique territoriale conduite auprès de plus de 800 collectivités, publiée mardi.

Au 31 décembre 2015, la fonction publique territoriale comptait 5,65 millions d'agents, dont 197.700 contrats aidés, soit 35% des effectifs totaux de la fonction publique. Hors contrat aidés, les effectifs ont diminué de 0,3% en un an, "ce qui constitue une baisse inédite", selon cette enquête qui se réfère aux derniers chiffres de l'INSEE.

Les élus et responsables administratifs interrogés soulignent les efforts réalisés pour maîtriser les dépenses, mais s'inquiètent des nouvelles mesures d'économie annoncées par le gouvernement.

Des réductions de dépenses pour les grandes villes

En 2017, les dépenses de personnel ont stagné dans 51% des collectivités concernées (-2 par rapport à la même période en 2016), elles ont augmenté dans 34% (+1) d'entre elles et baissé dans 12% (-1), selon cette étude baptisée HoRHizons2017 réalisée pour les principales associations d'élus avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT).

La réduction des dépenses concerne surtout les communes de plus de 20.000 habitants, les augmentations touchent à l'inverse les régions et les communautés de communes qui ont été les plus touchées par les transferts de personnel.

Autre grande tendance 2017, pour 58% des collectivités interrogées, la baisse des dotations de l'État à un impact sur les politiques de ressources humaines "et surtout sur les recrutements, la pérennisation des emplois aidés, le renouvellement des contrats, les rémunérations".

De fortes tensions avec l'exécutif

Si le remplacement des départs constitue toujours la première raison de recrutement (44% contre 51% en 2016), 46% (-7) des collectivités concernées envisagent de ne pas remplacer tous les départs.

Plus d'un tiers des collectivités (34%) consacrent par ailleurs plus de 1% de leur masse salariale à la formation de leurs agents et 54% d'entre elles ont permis à chacun d'entre eux de bénéficier de 2 à 5 jours de formation l'année dernière (15% de 5 jours et plus, 22% de moins de deux jours).

Dans une période de forte tension entre les collectivités et l'exécutif, les associations mettent en garde sur la mise en oeuvre des nouvelles mesures gouvernementales - baisse de 13 milliards d'euros de dépenses sur 5 ans, "suppression à terme des emplois aidés", exonération de la taxe d'habitation pour 80% des Français... - qui vont "rendre plus complexe que jamais" la gestion des collectivités et de leurs ressources humaines.

J.M. avec AFP