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Economie et Social

Les difficultés de recrutement  coûtent à la France 1 point de PIB, alerte Nicolas Dufourcq (Bpifrance)

Pour le directeur général de la banque publique d'investissement, "la croissance sera limitée par cette question fondamentale". Les PME et TPE notamment ne parviennent pas à recruter à la hauteur de leurs besoins.

Certes, les voyants sont au vert du côté de l'attractivité française. Le dernier rapport du cabinet Eight Advisory montre ainsi que la France a progressé en matière de compétitivité dans plusieurs domaines. Un constat confirmé par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance (la banque publique d'investissement), invité sur le plateau de Good Morning Business.

"La plupart des grands chantiers de compétitivité ont été attaqués et au fond ce qui nous bloque aujourd'hui, c'est les questions de recrutements mais je n'entend plus d'entrepreneurs se plaindre de la question du coût du travail ou du droit du travail. On se plaint encore énormément des normes, notamment des normes environnementales. La question n'est d'ailleurs pas seulement française, elle se pose dans les pays scandinaves, elle se pose en Allemagne aussi. Il y a une demande sociale qui est extrêmement puissante et qui est quand même un frein à l'économie productive".

L'importance "fondamentale" du plan de formation

Mais ce sont bien les problèmes de recrutements qui freinent aujourd'hui la croissance des entreprises françaises, notamment les PME et les TPE. Le responsable confirme ainsi un chiffre avancé par Bpifrance: cette situation coûterait 1 point de PIB.

"C'est tellement massif dans l'expérience qu'on a chez nos clients et que tous le monde a. Parce que ça descend jusqu'aux TPE, souvenez-vous qu'on a 1,5 million de TPE. La TPE, elle n'arrive pas à recruter non plus. On finit par se dire que les conséquences macro-économiques sont énormes. Ça fait des années qu'on se dit, à Bpifrance, que la croissance sera bornée par ça et essentiellement par ça".

Et de poursuivre: "Notre croissance potentielle, elle est limitée par cette question qui est une question fondamentale. D'où l'importance du grand plan de formation de 15 milliards d'euros. Il faut qu'il réussisse ce plan, il est fondamental". 

Olivier Chicheportiche