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Les dirigeants veulent plus de réformes

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Si ces responsables plébiscitent les réformes gouvernementales mises en place, 96% souhaite le maintien ou l’accélération de leur rythme.

Au lendemain du discours de politique générale d’Edouard Philippe, fixant le cap des réformes voulues par le gouvernement, une étude menée par le Syntec Conseil auprès de 300 dirigeants et membres de comité exécutifs de grandes entreprises, d’ETI, de PME et start-up, devrait conforter le gouvernement dans ses choix.

Ces responsables saluent « de premiers résultats encourageants malgré la baisse de la croissance française à 1,7% en 2018, qui devrait se poursuivre en 2019 (1,4%) ».

Les dirigeants plébiscitent la mise en œuvre de 4 réformes majeures en faveur de la compétitivité des entreprises : l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires (58%), la transformation du CICE en baisse des charges patronales (44%), la loi Avenir professionnel sur la formation et l’apprentissage (31%) et la loi PACTE (28%).

Ils sont par ailleurs globalement positifs concernant l’impact des réformes engagées sur le marché du travail. Deux tiers des dirigeants jugent favorablement leur impact sur la création d’emplois et le développement d’une main d’œuvre qualifiée pour les entreprises. Et de fait, le taux de chômage (8,4%) n'a jamais été aussi bas depuis 10 ans.

A contrario, une faible part d’entre eux (17%) jugent que la situation s’est détériorée mais leur appréciation se stabilise : ils étaient 15% en 2017, contre 36% en 2016 à le penser.

Le coût du travail, priorités des priorités

Reste que la quasi-unanimité (96%) souhaite que le rythme des réformes s’accélère ou soit au moins maintenu. Parmi eux, ils sont de plus en plus nombreux à défendre une accélération : 37% le souhaitent compte-tenu de leur impact positif pour la compétitivité, soit une augmentation de 60% par rapport à l’année dernière. 

Ils souhaitent également pour les réformes futures, que le gouvernement aille plus loin, en priorisant la limitation du coût du travail et des charges sociales (28%), l’amélioration de la formation de la main d’œuvre (15%) et la réduction des contraintes législatives et règlementaires (14%).

Pour les responsables interrogés, les gains de productivité passent également par la réduction des dépenses publiques jugée nécessaire par 87% d’entre-eux. Le score monte même à 96% pour les grandes entreprises. Presque 30% parmi les répondants considèrent qu’il s'agit d’une priorité absolue.

Concrètement, les premiers chantiers spontanément mentionnés par les chefs d’entreprises sont :la réduction du nombre d’échelons administratifs (mentionné par 18% des dirigeants) ; la réduction du nombre de fonctionnaires (17%) ; ou encore la baisse du train de vie de l’État et son coût de fonctionnement (15%). On notera que la réforme des retraites n’est jugée prioritaire que par 5% des sondés.

« Les leçons à tirer des différents témoignages des dirigeants d’entreprises couplées avec les données chiffrées sur la compétitivité en France montrent la bonne direction prise par les mesures engagées par le gouvernement. En deux ans, le pays a connu plus de réformes favorables à la compétitivité que durant les deux décennies précédentes. Malgré les vents contraires, le mouvement amorcé doit encore gagner en amplitude pour permettre à la France de réinventer son modèle. Le niveau des dépenses publiques et leurs poids sur l’économie restent encore un trop lourd fardeau pour la compétitivité de nos entreprises. », commente Matthieu Courtecuisse, Président de Syntec Conseil.

Olivier CHICHEPORTICHE