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"Les Français ont besoin de dirigeants qui défendent leurs intérêts", martèle Arnaud Montebourg

Entre le projet de méga-fusion PSA/Fiat-Chrysler en cours de négociations et la branche énergie d’Alstom cédée à l’américain General Electric en 2014, l'ancien ministre estime que certaines opérations auraient dû être évitées.

Invité sur le plateau de Good Morning Business ce mardi, l'ancien ministre de l’Économie et du Redressement productif (2012-2014) ne regrette aucunement sa position concernant la famille Peugeot.

"Si l'entreprise a été sauvée, c'est parce que l'Etat a garanti à hauteur de 7 milliards la banque captive de Peugeot", juge Arnaud Montebourg. "Donc je ne crois pas que la famille Peugeot ait une quelconque responsabilité dans le redémarrage de cette entreprise", assure-t-il. "Je ne retire aucun des propos que j'ai tenus à l'égard des Peugeot qui étaient incapables de nouer des alliances mondiales, construire une stratégie mondiale dans un univers qui s'est en effet mondialisé", maintient Arnaud Montebourg.

Le fondateur de "Bleu Blanc Ruche" considère que l'accord entre PSA et Fiat-Chrysler se révèle "intelligent". A condition toutefois, insiste-t-il, que "nous ne perdions pas les centres de décisions. Cette entreprise (…) doit rester quand même dans une main où l'Etat français a quand même des choses à dire".

Préserver les "fleurons français"

Pour autant, il estime que toutes les opérations réalisées entre entreprises ne doivent pas uniquement être dictées par l'appât du gain.

"Je pense que, en matière économique, il est nécessaire parfois d'accepter que l'intérêt national passe avant les intérêts financiers de quelques dirigeants d'entreprises qui vendent en pièces détachées des fleurons français", soutient l'ancien ministre, pour qui "les Français ont besoin de dirigeants qui défendent leurs intérêts. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Ça s'appelle du bon sens", conclut-il.
JCH