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Les impôts ont-ils augmenté depuis l'élection d'Emmanuel Macron ?

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- - AFP

En fait, tout dépend de qui vous êtes. L'Institut des Politiques Publiques a fait un bilan très factuel.

"Les impôts ont augmenté", voilà l'un des reproches que l'on entend le plus souvent depuis l'élection d'Emmanuel Macron il y a 18 mois. Mais est-ce vraiment le cas ? L'Institut des Politiques Publiques a fait un bilan très factuel et visiblement cela dépend de qui vous êtes.

On peut ainsi dire que le bilan est négatif pour les 22% les plus pauvres qui ont -1% de revenu disponible (Revenu d'activité et du patrimoine après impôts direct nationaux). Ceci est dû aux effets de la taxe tabac et carburant mais aussi à l'effet du nouveau mode de calcul des allocations logement. 

Idem pour les 20% les plus riches : -1% de revenu disponible

En revanche, le bilan est positif pour 57% des ménages du milieu. Ils ont un gain de revenu disponible supérieur à 1%, cela grâce à la baisse de la taxe d'habitation, la suppression des cotisations maladie-chômage.

Bilan positif également pour les 1% le plus riche. Ils bénéficient d'un gain proche de 6% avec l'effet ISF et de la flat tax. Mais il existe surtout un grand gagnant ou plutôt un portait type : l'actif qui est dans le privé et qui profite aussi de la baisse de taxe d'habitation.

Le grand perdant en revanche reste le retraité à plus de 2 500€ de pension par mois. 

Reste à savoir comment considérer cette nouvelle "Jacquerie" de cette France qui gagne trop pour bénéficier des aides mais pas assez pour vivre bien sans finir le mois à découvert.

Quand l'histoire se répète...

Tous ces récents mouvements de colère font penser aux premières insurrections fiscales au 14ème, où l'on parlait de jacquerie à cause de la veste courte que portait les paysans en colère. Tous ces gens refusaient un consentement à l'impôt.

Mais la "lettre" a rappelé à l'ordre ces "mauvais payeurs". En effet, l'article 1 de la loi de finance "autorise l'Etat à percevoir l'impôt". C'est bien là l'essentiel pour lui. 

Depuis des années, l'Etat tente donc de déminer les effets des prélèvements obligatoires. Nous ne sommes plus au 14e siècle mais Muriel Pénicaud encore ce jeudi, en a fait l'illustration. Pour éluder la question des impôts, elle a annoncé une hausse automatique du Smic le 1er janvier, donc sans coup de pouce mais "significative" du fait d'une inflation plus forte.

Cela laisse imaginer que si la formule automatique ne donne pas un résultat "significatif", on aidera un peu le résultat. C'est semble-t-il, avec le Smic cette fois que l'exécutif va tenter d'éteindre l'incendie.