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Economie et Social

Les investisseurs américains s’inquiètent du climat social français

Depuis mai 2017, le moral économique des Français a baissé de 30 points.

Depuis mai 2017, le moral économique des Français a baissé de 30 points. - -

Après l’embellie de 2017, le moral des investisseurs américains en France recule. Le pays reste néanmoins plus attractif que ses voisins à leurs yeux.

La lune de miel est-elle finie ? Après deux années d’optimisme, marquée par l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, le moral des investisseurs américains marque le pas, selon le 19ème édition Baromètre AmCham-Bain. L’enquête, réalisée auprès de PDG et directeurs (financiers, RH…), donne plusieurs indicateurs sur l’attractivité de la France.

Première information, 14% des investisseurs américains recommandent la France comme terre d’investissement. C’est une nette baisse par rapport à 2017 (21%). Paradoxalement, les « détracteurs » sont aussi moins nombreux (29% en 2018 pour 33% en 2017). Ils étaient 76% à ne pas recommander la France en 2014.

En d’autres termes, les investisseurs américains semblent désormais plus prudents. Plusieurs explications à cela. La première ne concerne pas que la France : 30% des personnes interrogées estiment que l’évolution du contexte économique aura un im­pact positif sur leur secteur d’activité. Ils étaient près de 75% en 2007, preuve des inquiétudes qui pèsent sur la croissance mondiale.

La crise des gilets jaunes est aussi passée par là. 84% des investisseurs américains se déclarent inquiets quant au climat social en France alors ils étaient encore 50% à se dire confiants en 2017. De la même façon, la dette publique française est une source d’inquiétude pour 77% des investisseurs américains.

Encore des obstacles

Mais la France garde des atouts. Plus d’un investisseur américain sur deux perçoit la France comme plus attractive que ses voisins européens, bien aidée par le Brexit et le ralentissement de l’Allemagne et de l’Italie. « Les entre­prises étrangères sont ainsi attirées par son environne­ment culturel, sa position géographique, sa main d’œuvre qualifiée, la qualité de ses infrastructures et sa qualité de vie » souligne le baromètre. En revanche, le coût du travail, la procédure administrative, le temps de travail ou encore les contraintes liées au licenciement restent des obstacles face à la concurrence européenne.

Concernant la politique gouvernementale, les sondés saluent les réformes entreprises par Emmanuel Macron. 63% des investisseurs interrogés estiment que le rythme est « bon ou excellent » mais ils ne sont que 40% à se dire « confiants dans la volonté présidentielle et gouvernementale de maintenir ce cap. » Enfin, la « French Tech » est saluée et les Américains estime que l’hexagone reste une terre de transformation digitale.