BFM Business
Economie et Social

Les législatives, un enjeu financier majeur pour le PS et LR

Les élections législatives se dérouleront les 11 et 18 juin.

Les élections législatives se dérouleront les 11 et 18 juin. - Joel Saget - AFP

Les 11 et 18 juin, les résultats des élections pourraient avoir un impact financier désastreux sur les finances des deux partis qui ont structuré la vie politique française ces quarante dernières années.

Dans les QG des partis politiques traditionnels, l’inquiétude est palpable. Pour le PS, et dans une moindre mesure pour LR, les élections législatives des 11 et 18 juin prochains ne se présentent pas sous les meilleurs auspices.

Mais outre la perte d’influence sur la vie politique française qui découlerait d’une défaite, une autre menace plane sur les deux partis qui ont structuré la vie politique française ces quarante dernières années. L’enjeu financier de ces législatives est en effet capital, puisque de ce scrutin découleront une grande partie des aides publiques qui rempliront leurs caisses.

Concrètement, chaque voix glanée lors du premier tour rapportera 1,42 euro par an au parti pendant cinq ans. Tandis que pour chaque député élu à l’Assemblée, l’État versera une somme comprise entre 35.000 et 40.000 euros par an. En revanche, certains partis se verront sanctionnés financièrement s’ils ne respectent pas la parité, ce qui devrait par exemple être le cas de LR.

Une dette de 55 millions d'euros pour LR

Ce financement public constitue une manne essentielle pour les partis. Ainsi, avec 278 députés et 6.7 millions de voix récoltés en 2012, le PS a bénéficié au total de 25 millions d'euros par an. La déroute annoncée dans les sondages pourrait donc avoir un effet dévastateur sur ses finances, si bien que son Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a récemment évoqué l'hypothèse d’une vente du siège historique du parti, situé rue de Solférino à Paris.

Une extrémité à laquelle le PS n'est pas automatiquement condamné, puisque ses finances sont saines, selon son trésorier Jean-François Debat. "Le parti n’a aucune dette, et nous pouvons faire face à une diminution conséquente de nos recettes", indiquait-il ainsi quelques semaines avant l’élection présidentielle.

Ce qui n’est pas tout à fait le cas des Républicains, obligés de limiter la casse pour ne pas s’enfoncer dans le rouge. "Nous avons remboursé 20 millions d’euros ces deux dernières années", temporise néanmoins Daniel Fasquelle, le trésorier de LR. "Aujourd’hui, notre dette est équivalente à la valeur de notre siège, soit environ 55 millions d’euros". En clair, le parti pourra toujours vendre son immeuble du XVème arrondissement pour se remettre à flots.

A l'inverse, le raz-de marée que prédisent les sondages à la République En Marche pourrait lui assurer un véritable jackpot, un an à peine après sa création. De quoi préparer en toute sérénité les prochaines échéances électorales.