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Economie et Social

Les ménages enfin prêts à consommer ?

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L’indicateur de confiance progresse encore en juillet. Bonne nouvelle : les intentions d’achats bondissent alors que la volonté d’épargner se stabilise.

Alors que le moral des chefs d’entreprise s’est effrité en juillet, la confiance des ménages continue de son côté à progresser. L’indicateur de l’Insee s’accroît pour le septième mois consécutif et gagne 1 point. À 102, il est légèrement supérieur à sa moyenne de longue période (100) et retrouve son niveau de début 2018.

Au-delà de cette moyenne, les signaux sont positifs, notamment du côté de la consommation. En juillet, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente pour le septième mois consécutif. Le solde d’opinion correspondant gagne 3 points et se maintient au-dessus de sa moyenne de longue période.

Les mesures de pouvoir d’achat (qui devrait progresser de plus de 2%, une première depuis 2006) prises par le gouvernement tardent en effet à se voir dans les chiffres, les Français étant encore sceptiques et préférant épargner compte tenu des incertitudes mondiales. Au premier trimestre, la consommation n’a progressé que de 0,4%.

En juin, ce sont encore 2,4 milliards d'euros qui sont venus s'ajouter sur les comptes d'assurance vie, qui signe ainsi son sixième mois consécutif de collecte. Il faut remonter au mois de décembre 2018 pour trouver le dernier épisode de décollecte.

Le Livret A et son petit frère le Livret de développement durable et solidaire, autres produits d'épargne très répandus en France, ont amassé sur les six premiers mois de l'année plus de 14 milliards d'euros (contre 10,8 milliards un an plus tôt), en dépit d'une rémunération de 0,75% historiquement basse.

Epargne record depuis janvier

« On n'a jamais eu autant d'effort net d'épargne de la part des ménages, tous produits confondus depuis 2007 », souligne à l'AFP Alain Tourdjman, directeur d'études économiques au sein du groupe bancaire BPCE.

Mais la perception anxiogène de la situation économique est-elle en train de se nuancer ? Selon l’Insee, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est quasi stable : le solde correspondant perd un point et demeure nettement inférieur à sa moyenne de longue période.

Quant au solde d'opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France reste stable. Il se situe légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période.

Enfin, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage fléchissent légèrement en juillet : le solde correspondant perd 2 points par rapport à son niveau de juin. Il reste ainsi bien au-dessous de sa moyenne de longue période.

Il faut dire que l’emploi reste bien orienté, les créations d'emploi salarié se sont ainsi accélérées au premier trimestre avec 93.000 nouveaux postes (+0,4%), au-delà de ce que laissait envisager la croissance (+0,3% au premier trimestre, 1,3% prévu sur l'année par l'Insee).

Combinées à un ralentissement de la hausse de la population active, ces créations d'emploi devraient, selon la dernière note de conjoncture de l'Insee, déboucher sur un taux de chômage (au sens du BIT) à 8,3% fin 2019, en diminution de 0,5 point sur un an.

Olivier CHICHEPORTICHE