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Economie et Social

Les promesses de Macron aux salariés de Whirlpool

Devant les salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens, le leader d'En Marche! a assuré que s'il était élu, il n'homologuerait pas de plan social qui ne soit pas "à la hauteur". Il a également promis de revenir pour "rendre compte".

Emmanuel Macron a choisi de prendre des risques. Ce mercredi 26 avril, le leader d'En Marche! est allé rencontrer les salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens, dont la production de sèche-linge doit être délocalisée en Pologne d'ici juin 2018. Une visite qui n'était initialement pas prévue.

Accueilli sous les sifflets, l'ex-ministre de l'Économie a tenté tant bien que mal de dialoguer avec des employés qui lui ont reproché de ne pas s'être déplacé plus tôt. "Pourquoi vous n'êtes pas venu avant? Ne me dites pas que vous n'étiez pas au courant", a ainsi interrogé l'une d'entre eux, faisant référence au fait que l'ancien conseiller de François Hollande soit originaire d'Amiens.

Face à leur colère, Emmanuel Macron a affirmé que le repli n'était pas une solution. "La réponse à ce qui vous arrive n'est pas de supprimer la mondialisation ou de fermer les frontières. Ceux qui vous disent cela vous mentent", a-t-il assuré.

"Il y a quelque chose qui ne va pas"

"Oui, il y a quelque chose qui ne va pas", a déclaré l'ancien ministre de l'Économie. "Je ne suis pas en train de vous dire que je suis en train de sauver vos emplois. Parce que personne ne peut le faire dignement", a-t-il poursuivi.

Le leader d'En Marche! a ensuite rejeté toute possibilité de nationalisation. "Je ne vais pas vous dire que je nationaliserai Whirlpool. Cela ne résoudrait pas votre problème. La première chose: un repreneur", leur-a-t-il dit.

"La réponse c'est de trouver un vrai repreneur avec un projet industriel, l'État n'est pas un industriel, l'État n'est pas quelqu'un qui produit des sèche-linges", a-t-il insisté un peu plus tard, dans une interview à BFMTV. 

À l'heure actuelle, 15 offres de reprise sont sur la table pour ce site qui emploie 290 personnes auxquelles il faut ajouter 250 intérimaires présents de façon quasi-permanente. Le 13 avril dernier, le secrétaire d'État à l'industrie Christophe Sirugue expliquait sur BFM Business que parmi ces offres "deux sembl[ai]ent particulièrement intéressantes".

Pas d'homologation de PSE pas à la hauteur

"Il y a le reclassement, le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), les repreneurs. La formation c'est pas des paroles en l'air", a poursuivi Emmanuel Macron.

Ce dernier a à ce titre promis qu'il n'y aurait pas d'homologation du plan social de Whirlpool qui ne serait pas "à la hauteur", sans donner davantage de détails sur ce qu'il considère comme un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) "à la hauteur".

Lorsqu'il y a un grand licenciement pour motif économique, l'employeur a pour obligation de mettre en place un PSE qui doit ensuite être soumis pour homologation à la Direccte, la direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l'emploi, un organe sous tutelle du ministère du Travail. La Direccte a alors notamment le pouvoir de vérifier "la proportionnalité du plan de sauvegarde de l'emploi au regard des moyens de l'entreprise ou du groupe auquel elle appartient".

Emmanuel Macron a aussi assuré aux salariés qu'il "reviendrait pour rendre compte".

Julien Marion