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Economie et Social

Les régions et le gouvernement se disputent sur leur rôle dans le décollage de l'apprentissage

Les quatre groupe ont lancé un projet de CFA dans le secteur de la cuisine et la restauration

Les quatre groupe ont lancé un projet de CFA dans le secteur de la cuisine et la restauration - Philippe Merle - AFP

Selon les chiffres du ministère du Travail, entre janvier et fin septembre, les entrées en apprentissage se hissent à 172.540 contrats, un record sur 9 mois depuis 1993. Les bénéfices de la réforme de 2018?

Le retard de la France en matière d'apprentissage est-il en train de se combler? Selon les chiffres du ministère du Travail, entre janvier et fin septembre, les entrées en apprentissage se hissent à 172.540 contrats, un record sur 9 mois depuis 1993. Rien que sur le mois de septembre, on a comptabilisé 61.358 signatures, soit une hausse de 8,1% sur un an. 

Le total cumulé sur 9 mois à fin septembre atteint 172.540 contrats, de quoi battre sauf coup de théâtre le chiffre de 2018 (302.346 entrées en apprentissage). 

La réforme de 2018 de ce dispositif d'enseignement combinant cours et travail salarié en entreprise, dans le cadre de la loi "Pour la liberté de choisir son avenir professionnel", produit-elle ses effets? C'est l'avis du gouvernement et de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail.

Une vision contestée avec véhémence par l'association Régions de France qui représente les conseils régionaux qui gèrent le dispositif. Dans un communiqué, l'association assène que Muriel Pénicaud s'approprie des résultats "qui ne sont pas les siens".

Inquiétudes des régions

"À chaque déplacement qu’elle effectue, la ministre s’attribue les bons chiffres de l’apprentissage en oubliant une donnée essentielle. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qu’elle a elle-même fait voter, ne retire la compétence apprentissage aux régions que le 1er janvier 2020 ! Tous les résultats enregistrés jusqu’à cette date sont donc le fruit des politiques actives menées par les régions qui ont su redynamiser et promouvoir cette voie de formation alternative au système scolaire classique".

Régions de France s'inquiète des conséquences d'un volet de la réforme qui prévoit que la gestion de l'apprentissage à travers les CFA (centres de formation d'apprentis) passe entre les mains des branches professionnelles à la fin de 2019.

"Maintenant c’est Madame Pénicaud qui la désorganise dans le cadre d’une réforme qui profite surtout aux CFA rattachés à de grandes branches comme l’UIMM ou le BTP. Tel est le véritable bilan de la ministre du Travail à ce jour". "La politique du gouvernement, au contraire, place en danger de mort près d'un tiers des CFA qui forment des boulangers, des électriciens, des charpentiers… L'organisation pour la mise en oeuvre opérationnelle de la réforme de façon efficace au 1er janvier ne semble en aucun cas sécurisée, suscitant l'inquiétude de multiples acteurs du secteur", peut-on lire dans le communiqué.

Pour rappel, c'est la nouvelle agence France Compétences qui prendra le relais des régions le 1er janvier prochain.

Olivier Chicheportiche