BFM Business
Economie et Social

Soldes d'été 2019 : «la fréquentation des cœurs de ville a baissé»

Les commerçants tricolores fondaient beaucoup d’espoirs dans cette édition 2019 des soldes d’été pour dynamiser leurs ventes. Mais le bilan est mitigé, estime Patrick Martinez, directeur général délégué de la CCI Paris Île-de-France.

Après le mouvement des « gilets jaunes » cet hiver, il y avait lieu de penser que les soldes de cet été s’achèveraient avec de meilleurs résultats. Mardi 6 août, ils ont pris fin dans la majorité des régions (à l’exception de la Corse, des Alpes-Maritimes et des Pyrénées orientales, où ils se poursuivent jusqu’au 20 août). Sauf que le premier bilan n’est pas bon. C'est en tous cas ce que soulignait ce mercredi 7 août Patrick Martinez, invité sur le plateau de Good Morning Business. 

En cause, différents facteurs. A commencer par des consommateurs qui se tournent chaque année un peu plus vers le e-commerce pour effectuer leurs achats. Une évolution des habitudes que les magasins physiques ne voient évidemment pas d’un bon œil. A cela, il faut ajouter le fait que des promotions ont lieu désormais tout au long de l’année. De quoi désamorcer la sacro-sainte attente des soldes et donc l’envie des consommateurs d’acheter durant ces périodes.

Bilan mitigé

A ces deux facteurs, vient s’ajouter une conjoncture économique plus propice à l'épargne qu'à la consommation et qui, forcément, placent aujourd’hui les commerçants dans une posture délicate. Une conclusion que deux études menées par les chambres de commerce (CCI) d’Île-de-France et d’Ille-et-Vilaine confirment.

Selon les deux instances, le bilan des soldes de cet été 2019 se révèle assez mitigé. Il apparaît même décevant dans les deux territoires. À Rennes par exemple, le chiffre d’affaires généré durant la première partie des soldes s’est révélé inférieur à celui constaté sur la même période de 2018 pour 45% des commerçants interrogés.

A Paris, le pourcentage atteint 54% des commerçants durant les 6 semaines de soldes. Pour autant, il en faut plus pour déstabiliser les commerçants parisiens qui s’estiment, pour 57% d’entre eux, finalement plutôt satisfaits des résultats des soldes estivaux, comparés à ceux de janvier dernier largement impactés par le mouvement des « gilets jaunes ».

Trop chaud pour acheter

Pour autant, un autre élément est venu perturber cette édition 2019 des soldes d’été : la canicule. De ces deux rapports, il ressort que, de manière générale, soldes et températures élevées ne font absolument pas bon ménage.

Dans plusieurs villes de France, les commerçants interrogés ont, pour beaucoup, constaté que la fréquentation de leurs enseignes était inférieure à l’année précédente. A Paris, ils sont par exemple 47% à penser que la canicule a eu un effet négatif sur leurs ventes durant les soldes. Certains commerçants considérant que la canicule dynamise les achats effectués en ligne et incitent les consommateurs à rester chez eux.

Pour remédier à l’inexorable essor du commerce en ligne, les enseignes physiques continuent donc d'opérer leur mue. Dernière stratégie en date : celle d’instaurer très régulièrement des périodes de réductions pour concurrencer le e-commerce.

En outre, quantité de commerçants estiment désormais que cette période de 6 semaines de soldes se révèle trop longue et qu’elle n’incite, in fine, par forcément les consommateurs à acheter. Qu’à cela ne tienne, la Loi Pacte prévoit qu’à partir de janvier 2020, ladite période soit désormais réduite à 4 semaines. Ce que 82% des professionnels interrogés par la CCI d’Île-de-France perçoivent comme une heureuse nouvelle.

Et malgré cette conjoncture plutôt morose marquée par une accumulation de facteurs ayant freiné les consommateurs dans leur élan, les commerçants demeurent optimistes. En tous cas, 78% des enseignes parisiennes interrogées le sont pour la saison automne-hiver qui se profile.