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Finances publiques

L'Etat actionnaire fait mieux que le CAC40

EDF est notamment à l'origine des bonnes performances boursières de l'APE.

EDF est notamment à l'origine des bonnes performances boursières de l'APE. - -

L'Agence des participations de l'Etat vient de publier son rapport annuel. A fin août, l'Etat était à la tête de 68,6 milliards d'euros d'actions cotées. Sur l'ensemble de l'année 2013, son portefeuille fait mieux que le CAC40.

L'Etat est un actionnaire heureux. L'Agence des participations de l'Etat (APE), qui dépend de Bercy, a publié, mercredi 6 novembre, son rapport annuel. Il démontre que la valeur de son portefeuille a fortement augmenté. Au 30 août 2013, elle s'élevait à 68,6 milliards d'euros contre 60 milliards il y a un an, soit une hausse de 13,95%. Une performance proche de celle du CAC40 (16%).

Les chiffres du rapport de l'APE s'arrêtent à fin août 2013. Or, depuis, les actions de l'Etat, présent dans 60 entreprises, ont poursuivi leur flambée. A tel point qu'à la clôture du 6 novembre, l'Etat pesait pour exactement 82,87 milliards d'euros en Bourse. Sur un an, la hausse de son portefeuille est de 39,96%, contre 25,22% pour le CAC40.

EADS et EDF, les locomotives

Dans son rapport, l'APE souligne que "les variations de son portefeuille s'expliquent par sa composition très typée et, en particulier, la forte pondération du secteur énergétique et de l'aéronautique".

EDF, dont l'Etat possède 84,5%, représente un peu plus de la moitié de la valeur du portefeuille. Or, l'électricien français a le vent en poupe en Bourse, ayant gagné 87,9% depuis le début 2013. Autre pépite: EADS, dont l'Etat détient toujours 12%, avec +81,3% depuis janvier.

Vers de nouvelles cessions?

Ces bonnes performances boursières pourraient inciter l'Etat à opérer des cessions pour financer son déficit. Le rapport de l'APE rappelle que la loi fixe des minimums de participation de 70% dans EDF, de 33,33% dans GDF, contre 36,7% actuellement, et de 50% dans Aéroports de Paris, contre 54,5%. Il y a donc des marges de manœuvre.

L'Etat a d'ailleurs engrangé pour 1,9 milliard d'euros de produits de cession entre septembre 2012 et septembre 2013, en se délestant de parts dans Safran, ADP et EADS.

Par ailleurs, le document révèle que l'Etat a rélevé à la hausse ses prévisions de dividendes. Il a ainsi perçu 4,6 milliards d'euros en 2012 et table sur 4,5 milliards d'euros pour 2013. Toutefois, dans le projet de loi de finances pour 2014, Bercy a choisi retenir un chiffre de 3,2 milliards d'euros "à titre conservatoire", précise le rapport.

Julien Marion