L'impôt sur le revenu va fêter ses cent ans

Le plus connu et le plus contesté des impôts français a été mis en place dans la douleur voici 100 ans. Mais il ne représente plus aujourd'hui qu'un petit tiers des recettes fiscales de l'Etat.

C'est un centenaire qui ne sera sans doute pas fêté dans la joie par les contribuables qui doivent le payer : le 3 juillet, l'impôt sur le revenu (IR) aura en effet tout juste un siècle.

Le 9 mars 1909, le ministre des Finances de centre droit, Joseph Caillaux (1), fait voter son projet d'impôt sur tous les revenus qui doit remplacer les différents petits impôts existant alors.

Mais devant l'hostilité du Sénat, la réforme n'est mise en oeuvre que le 3 juillet 1914 : face à l'imminence de la guerre avec l'Allemagne et la nécessité de mobiliser des crédits pour l'effort militaire, le gouvernement Clémenceau impose en effet la taxation des revenus.

Depuis, l'impôt sur le revenu a été transformé, réformé mais jamais supprimé. Il concerne aujourd'hui 19 millions de contribuables sur 36 millions au total. Mais le tout récent geste fiscal de Manuel Valls bénéficiant à 3,7 millions de foyers modestes va faire sortir 1,9 million de contribuables de son champ. Le Premier ministre a d'ailleurs annoncé de nouvelles baisses d'IR pour les classes moyennes en 2015.

La CSG rapporte désormais plus que l'IR

Cent après son instauration, l'impôt sur le revenu fait toujours couler beaucoup d'encre, mais n'est plus qu'un impôt secondaire. En 2014, il ne rapportera que 74,4 milliards d'euros à l'Etat sur 299 milliards de recettes budgétaires, soit un tout petit tiers.

La TVA, elle, atteindra le double cette année avec 139,5 milliards. La CSG, dont on évoque parfois la fusion avec l'IR, rapporte de son côté 93 milliards d'euros. Elle est devenue une sorte d'IR-bis beaucoup moins compliquée à percevoir.

1- A lire : Joseph Caillaux, par Jean-Denis Bredin, Hachette 1980

P.C