BFM Business
Economie et Social

L'Insee doute de la reprise en France

La consommation repart lentement en France

La consommation repart lentement en France - -

La note de conjoncture publiée le 22 mars par l'Insee prévoit une croissance nulle du PIB français au premier trimestre 2013 et un modeste 0,1% ensuite. Aucune reprise n'est donc à attendre avant l'été. Le chômage va encore progresser.

Sur le front de la reprise économique en France, l'Insee ne voit pas venir grand chose pour le moment. Sa dernière note de conjoncture publié le 22 mars fait état d'une croissance nulle au premier trimestre 2013 et d'un petit 0,1% au deuxième. Les moteurs intérieurs de la croissance sont à l'arrêt.

Conséquence, il faudrait +0,2% et +0,3% ensuite pour atteindre sur l'année une croissance moyenne de 0,1% pronostiquée par Bruxelles et des instituts de conjoncture. En terme d'emploi, cela signifie que les destructions de postes vont se poursuivre : l'Insee évoque un taux de chômage à la hausse, à 10,6% à la mi-2013 (et 11% avec l'outre-mer), taux jamais atteint depuis 1997.

Les émergents accélèrent

Au plan international, note l'Insee, "l’activité (au 4ème trimestre 2012) a accéléré dans les économies émergentes, mais les économies avancées n’en ont pas bénéficié". L’activité dans ces pays a même été affectée par un mouvement marqué de déstockage, et a ainsi fléchi (-0,2 % après +0,3 %). En outre, la demande intérieure a été pénalisée aux États-Unis par la chute de la consommation publique.

Au premier trimestre 2013, "un rebond marqué" devrait être enregistré dans les économies avancées (+0,4 %). Leur activité serait toutefois freinée au deuxième trimestre 2013 (+0,2 %), notamment aux États-Unis sous l’effet de la consolidation budgétaire.

Dans la zone euro, le repli de l’activité au quatrième trimestre 2012 a été plus marqué que dans les autres pays avancés : -0,6 % après -0,1 % au troisième trimestre 2012. En particulier, la production manufacturière, stable au troisième trimestre, s’est fortement repliée fin 2012 dans les plus grandes économies de la zone euro.

En Allemagne, notamment, l’activité (-0,6 % après +0,2 %) a pâti de la chute des exportations et du repli de l’investissement en biens d’équipement, pour le cinquième trimestre consécutif. Dès lors, les importations allemandes ont reculé, contribuant à freiner les échanges au sein de la zone euro, commente l'Insee. Mais le pays devrait voir sa croissance croître en ce début de 2013, estime l'Insee.

En Espagne et en Italie, le repli de l’activité a également été très marqué (respectivement -0,8 % et -0,9 %). La demande intérieure a continué de reculer et, contrairement aux trimestres précédents, les échanges extérieurs n’ont pas soutenu l’activité.

La France un peu moins mal partie

Concernant la France, "l’activité s’est également repliée avec une intensité toutefois moindre que dans les autres grands pays européens" (-0,3 % après +0,2 %). Entraînées par la faiblesse des échanges dans les pays avancés, les exportations ont reculé (-0,6 % après +0,7 %).

L'Insee constate aussi que les entreprises ont diminué leurs investissements (-1,2 % après -0,8 %), tout comme les ménages (-0,8 % après -0,1 %). En revanche, la consommation de ceux-ci a continué de résister (+0,2 % après +0,3 %). "Les dépenses des ménages en produits manufacturés ont légèrement progressé, notamment grâce au dynamisme des achats d’automobiles en décembre 2012, avant le durcissement du malus sur les émissions de CO2, tandis que les dépenses dans les services sont restées robustes" (+0,3 % après +0,2 %).

L'Institut estime que "la demande extérieure adressée se redresserait donc au premier semestre 2013, mais serait moins dynamique que le commerce mondial". En effet, elle resterait pénalisée par "la faiblesse persistante de la demande intérieure dans la zone euro, malgré le dynamisme de l’activité en Allemagne stimulé par le rebond de l’investissement et des exportations".

Patrick Coquidé