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Gallois ne fait pas "de concours de beauté" entre entrepreneurs et salariés

Invité de BFMTV-RMC ce jeudi 21 janvier, le président du conseil de surveillance de PSA, ex-patron de la SNCF et d'EADS, a réagi aux propos d'Emmanuel Macron qui affirmait que la vie d'un entrepreneur était plus difficile que celle d'un salarié. Il a également expliqué pourquoi il n'était jamais allé à Davos.

C'est la phrase à la mode: "Un entrepreneur a une vie plus difficile que celle d'un salarié". Cette phrase a été prononcée par le ministre de l'Économie Emmanuel Macron, mercredi, qui, sur ce terrain emboîtait le pas au directeur général de BPIFrance, Nicolas Dufourcq.

Invité de BFMTV-RMC, le président du conseil de surveillance de PSA et ex-patron de la SNCF et d'EADS Louis Gallois a été invité à réagir à ces propos qu'il n'a en fait guère goûtés.

"Je ne fais pas de concours de beauté entre les difficultés des uns et des autres", a-t-il affirmé. "Des patrons ont des situations extrêmement difficiles qui les poussent même au suicide parce qu'ils ont des responsabilités considérables", a-t-il d'abord affirmé.

"Mais vous savez, il y a des salariés licenciés dans des zones où il n'y a pas d'emploi. Ils n'ont pas de formation et sont également dans des situations critiques. Et on parle aussi des suicides d'agriculteurs", a-t-il poursuivi dans un second temps.

"Il faut mettre le paquet sur l'investissement"

"Il ne faut donc pas faire de concours de beauté. Les difficultés existent, il faut les assumer et tenter de les apaiser", a-t-il conclu. Mais il ne faut voir aucune forme d'inimitié de Louis Gallois vis-à-vis du ministre de l'Économie. "Emmanuel Macron a lâché cette phrase comme cela car il est sensible et il a raison", a-t-il fait valoir.

Louis Gallois a ensuite été amené à se prononcer sur les mesures pour l'emploi dévoilées lundi par François Hollande. S'il estime que "ces mesures vont dans le bon sens", il considère néanmoins que "la lutte contre le chômage est un travail de longue haleine".

Et en ce sens, il juge que seule la croissance permettra de faire redémarrer l'emploi. Et pour stimuler "cette croissance atone", "il faut mettre le paquet sur l'investissement". Seulement voilà, les investissements nécessitent un financement. Louis Gallois plaide ainsi pour que "l'épargne des Français aille vers l'investissement productif". "Or l'épargne va actuellement à la rente: l'immobilier, le livret A et l'assurance-vie, trois domaines où l'on ne prend pas de risques" a-t-il déploré.

Louis Gallois a alors fait une proposition: sortir les actions de l'ISF. C'est-à-dire que les actions des Français fortunés ne seront pas soumises à l'impôt de solidarité sur la fortune. "Cela permettra aux entreprises de grandir", a assuré l'ex-patron de la SNCF.

"Je n'ai jamais compris à quoi servait Davos"

Louis Gallois a également réagi à un autre dossier brûlant de l'actualité: les émissions de gaz polluants des véhicules de Renault, dont des tests effectués par le ministère de l'Écologie ont révélé qu'elles dépassaient les normes européennes. PSA, groupe où Louis Gallois siège en tant que président du conseil de surveillance, a lui démontré qu'il respectait ces normes. Louis Gallois explique que cela ne doit rien au hasard car PSA "a investi des centaines de millions dans un système (dépolluant ndlr) dit 'SCR'" qui est "coûteux"."Il coûte 300 à 400 euros de plus que les autres systèmes par voiture. Mais il est plus efficace", a-t-il fait valoir.

Enfin Louis Gallois a confié n'être "jamais allé à Davos". "Je ne suis pas très à l'aise là-bas et je n'ai jamais compris à quoi cela servait. Mais c'est strictement personnel", a-t-il déclaré.

J.M.