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Lutte contre la pauvreté: Macron ciblera en priorité enfants et jeunes démunis

Emmanuel Macron lors de la visite d'une crèche à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).

Emmanuel Macron lors de la visite d'une crèche à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). - Michel Euler - POOL - AFP

À l'occasion de la 30e Journée mondiale du refus de la misère, le chef de l'État a annoncé qu'il allait "faire un très gros focus sur la petite enfance et l'enfance". Le gouvernement entend également poursuivre les efforts en faveur de l'accès aux droits.

Emmanuel Macron a annoncé mardi, à l'occasion de la 30e Journée mondiale du refus de la misère, une nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté, qui ciblera en priorité enfants et jeunes démunis. Le président a aussi donné le coup d'envoi d'une concertation qui doit déboucher vers mars-avril sur un plan d'action.

Une réunion jugée positive par plusieurs représentants d'associations, qui s'interrogent néanmoins sur les moyens prévus et s'inquiètent de la priorité donnée aux enfants et aux jeunes. Pour les rassurer, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn a assuré que cette "approche renouvelée", qui partira "d'initiatives locales", sera "interministérielle", impliquant les politiques du logement, de l'éducation nationale, du travail et de la formation.

Pour la politique contre la pauvreté, "nous allons faire un très gros focus sur la petite enfance et l'enfance", a déclaré Emmanuel Macron, à l'issue d'une visite dans une crèche des Hauts-de-Seine ("Les Petits Chaperons rouges" à Gennevilliers).

"Cela permet aussi d'insérer les parents, c'est un vrai investissement social. Tout se tient", a-t-il poursuivi, citant également ses projets en matière de politique du logement, la division par deux des effectifs des classes de CP dans les zones défavorisées ainsi qu'un "combat de l'orientation" car "si vous êtes en 3e dans une classe difficile vous n'êtes pas le mieux conseillé".

Un dispositif d'accompagnement pour les 16-25 ans

Le gouvernement entend également poursuivre les efforts en faveur de l'"accès aux droits", a-t-elle précisé, alors que de nombreuses personnes ne demandent pas les prestations auxquelles elles sont éligibles. Des actions engagées sous le précédent quinquennat seront poursuivies, a assuré la ministre, citant notamment "la garantie jeunes", un dispositif d'accompagnement pour les 16-25 ans très éloignés de l'emploi.

"Il y a une volonté d'agir sur plusieurs plans, dont la lutte contre la grande pauvreté", a salué Patrice Blanc, président des Restos du Coeur, à sa sortie de l'Elysée. Quant à la question des moyens, "le président nous a indiqué qu'ils seraient dégagés quand la route serait tracée".

"Partir de l'enfance va permettre de travailler sur l'ensemble de l'accès aux droits : logement, travail pour les parents, accès à l'éducation, santé, culture", a estimé Claire Hédon, présidente d'ATD Quart Monde, saluant "un dialogue de qualité, après les fortes incompréhensions" suscitées pendant l'été par les baisses des APL et des contrats aidés.

Inquiétudes sur les minimas sociaux

Comme d'autres associations, elle a cependant exprimé ses "inquiétudes" sur le niveau des minimas sociaux: après les revalorisations annoncées du minimum vieillesse, de l'allocation pour adultes handicapés et de la prime d'activité, il n'y a "rien sur le RSA".

François Soulage, président du collectif d'associations Alerte, a senti "une petite ouverture" sur les bénéficiaires du RSA. Selon lui, le président estime "qu'on peut trouver des solutions qui permettent d'améliorer la situation des personnes, dès lors qu'elles se mettent en route sur un projet".

Selon l'Insee, 13,9% de la population vivaient sous le seuil de pauvreté en 2016, soit près de 9 millions de personnes. Un enfant sur cinq en France, soit 3 millions, vit sous ce seuil.

J.Mo. avec AFP