La lutte contre l'argent sale de plus en plus efficace

Tracfin, la cellule de renseignement de Bercy, a reçu l'an dernier 24 000 informations concernant des opérations financières suspectes. 495 dossiers ont été transmis à la justice.

Est-ce une augmentation de la délinquance financière ou une amélioration de l'efficacité de Tracfin, la cellule de renseignement financier de Bercy ?

En tout cas, ce service composé de 84 fonctionnaires de différentes administrations a reçu l'an dernier 24 000 informations concernant des faits suspects transmis par des établissements bancaires et certains professionnels (notaires, agents de change..), soit 20% de plus qu'en 2010.

Le rapport d'activité de Tracfin, rendu public le 22 août, précise également que la cellule a effectué 26 000 actes d'investigations portant sur 868 millions d'euros de transactions financières douteuses. Ce qui représente une hausse de 72% par rapport à 2010.

A la suite de ses investigations, Tracfin a saisi 495 fois la justice dans la perspective de l'ouverture d'une information judiciaire (contre 482 fois en 2010) et à transmis 569 dossiers aux services de contrôles fiscaux ( contre 404 fois).

Fraudes liés aux nouveaux moyens de paiement

Le rapport 2011 de Tracfin pointe également le développement de menaces liées à l'apparition de nouveaux instruments de paiement électronique. "L'anonymat partiel lié à la monnaie électronique en fait une alternative attractive aux paiements en espèces", note Tracfin.

Un autre risque, selon Tracfin, est lié à la possibilité d'utiliser en France des cartes émises dans un pays extérieur à l'Union européenne possédant une législation très souple en matière de contrôle des flux financiers douteux. Rien ne permet en effet de garantir que l'acheteur de la carte prépayée soit son utilisateur final. Le "blanchissement" d'argent sale s'en trouve donc facilité.

Tracfin a vu ses moyens renforcés © -

|||sondage|||10

Patrick Coquidé