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Economie et Social

Mais où passent nos impôts ? (et comment l'Etat pourrait mieux les utiliser) 

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- - La France affiche le taux d’imposition sur les bénéfices le plus élevé de l’OCDE en 2018.

A l'occasion du grand débat, Bercy a publié une photographie de ce que financent les prélèvements obligatoires en France.

Voilà la réponse à la désormais fameuse interpellation en vidéo de la gilet jaune, Jacline Mouraud : "Mais qu'est-ce que vous faites du pognon ?" Bercy a publié une photographie de ce que financent les prélèvements obligatoires en France. D'abord, première remarque, pour être compréhensible par tous la dépense publique n'est pas exprimée en milliards d'euros mais en milliers d'euros sur la base de 1 000 euros.

Puis, la note commence par un constat : la France a le record de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires du monde développé. Chaque année quand l'administration reçoit 100 euros, elle en dépense 105. Pour 1 000 euros dépensés, nous empruntons 50 euros et payons 37 euros d'intérêt.

A quoi servent nos impôts ? 

Sur 1 000 euros de dépenses publiques, 268 vont aux retraites, 191 pour la santé et 96 pour l'enseignement. Ces 3 postes totalisent 55% de la dépense publique. En tout, la protection sociale dans son ensemble (Santé, retraite, chômage, famille, PA, RSA, APL, minima) représente 575 euros soit 10 fois plus que les dépenses régaliennes (défense, sécurité, justice) qui sont évaluées à 60 euros.

Les dépenses liées au fonctionnement du parlement et du gouvernement sont évaluées à 1 euro. Réduire le nombre de parlementaire, supprimer le Sénat ou le Cese serait donc purement symbolique.

Il y a enfin un rappel sur la redistribution. Le niveau de vie des 20% les plus pauvres est augmenté de 75% après redistribution. En effet, deux tiers de la redistribution vient des prestations et aides sociales. Le reste vient de l'impôt sur le revenu. 10% des foyers, soit 3,8 millions, payent 70% de la recette évaluée à 50 milliards d'euros.

Quelles conclusions ? 

Cette photographie appelle une question : et si on fait des économies on les fait où ? Partant du principe qu'il est souhaitable (et souhaité par le plus grand nombre) qu'il faut préserver l'assurance-maladie, il existe plein de petites économies possible, certaines anecdotiques ou symboliques, notamment dans les dépenses de fonctionnement.

Mais à y regarder de près, 2 pistes se dégagent. Les retraites d'abord. En reculant l'âge de départ et en limitant la retraite par répartition sous 3 plafonds de sécurité sociale, au-delà c'est l'individu qui s'assure avec de la capitalisation.

Autre piste, les subventions aux entreprises qui représentent 53 euros sur 1000. Depuis des années ont créer des subventions pour compenser l'excès d'impôt qui frappent les entreprises françaises. On est à 4 points de PIB de subventions contre 3 en Europe. La solution pourrait donc être de supprimer certaines subventions aux entreprises et en contrepartie réduire d'autant le prélèvement obligatoire pour elles.

Après, faute d'économies, le meilleur moyen d'améliorer la situation reste d'avoir plus de croissance et moins de chômeurs. Mais ça...